jeudi 27 janvier 2022

Les Urgences de Bagnères : danger de fermeture

Fermeture de nuit des urgences de l'hôpital 



Depuis le mois de septembre, les urgences de l’hôpital de Bagnères sont fermées de 19h à 9h du matin. Selon les chiffres mêmes de l’ARS, cette fermeture est susceptible d’entraîner plus de 30 décès par an de malades en urgence absolue ne pouvant être pris en charge suffisamment rapidement. Aux demandes réitérées auprès du préfet, de l’ARS, du directeur de l’hôpital de Tarbes en charge du GHT (groupement hospitalier de territoire regroupant Tarbes, Lourdes et Bagnères), nous sont toujours opposées les difficultés de recruter des urgentistes.

Certes la problématique des urgences est bien nationale. Cependant, cela n’évacue pas la responsabilité des acteurs locaux et notamment du directeur de l’hôpital de Tarbes, Christophe Bouriat dont la gestion s’avère des plus calamiteuses. Car c’est bien ce que les candidats médecins urgentistes mettent en avant : pas question de dépendre de l’hôpital de Tarbes au vu des conditions de travail imposées par la direction.

Les urgences de Bagnères ont déjà été sauvées une première fois en 2012 grâce à la mobilisation de tous les acteurs du territoire et de la population. La fermeture définitive des urgences de Bagnères est une menace majeure sur le service de médecine générale qui viendrait se rajouter au transfert déjà programmé des 12 lits de centre d’éveil du Centre de Rééducation Fonctionnelle hypothéquant la pérennité même du centre hospitalier.

Les habitants de la Bigorre sont en droit de se demander quelle est la feuille de route du directeur, M Bouriat au vu des conséquences de ses choix et de ceux de l’ARS : transfert de la médecine nucléaire à Pau, fermeture cet été du service de neurologie, problèmes de recrutement de médecins en neurologie, en cardiologie et en néphrologie. Manque de médecins rééducateurs sur Bagnères, incapacité à recruter et gérer les urgences de Tarbes et de Bagnères, solidaires l’une de l’autre.

Face à cette situation qui va entraîner des catastrophes sanitaires, l’ARS et le préfet proposent de réorienter les patients vers la médecine de ville, l’hospitalisation à domicile, bref ne répondent en rien aux attentes des usagers. Quant aux élus locaux, Messieurs Brune1 et Sempastous2, ils communiquaient en juin dernier sur le fait qu’il n’y avait aucun risque de fermeture des urgences sur Bagnères et qu’une solution avait été trouvée !  Cet optimisme qui n’avait pas convaincu les élus Bagnérais s’est depuis, heurté au mur de la réalité. (Position des médecins hospitaliers)3

Afin de sauver les urgences sur l’hôpital de Bagnères et maintenir l’intégralité des services de soin, nous demandons, dans le souci de répondre à l’urgence immédiate, qu’à l’image de Lourdes et de Lannemezan, l’hôpital de Bagnères puisse organiser et gérer son propre service d’urgence (recrutement des médecins, gestion des plannings, organisation du travail).


1.      « Une solution a été trouvée, c’est tant mieux, explique Jacques Brune, président de la CCHB ». La semaine du 24/06/2021. « Une solution pour les urgences de l’hôpital » qui faisait état d’une ouverture des urgences la nuit l’été 2021.

2.      La semaine du 10/06/2021 : JB Sempastous : « Les urgences de Bagnères ne connaîtront pas, tel qu’il est avancé, de fermeture cet été… Une solution a été trouvée et toute rupture de soin sera évitée. Au contraire, un projet de reconstruction du pôle d’urgence est mené sur le centre hospitalier de Bagnères. Il sera un pôle de référence inscrit dans l’avenir et dans un futur proche des travaux seront lancés. »

3.      A propos de la fermeture des urgences : Publié le 

"Nous avons pris le temps de réfléchir avant de nous exprimer, nous ne voulions pas interférer sur les échanges entre l’ARS et notre direction et nous ne voulions surtout pas de récupération politique en cette période électorale. En tant que médecins hospitaliers nous sommes profondément attachés au service public et nous ne sommes pas favorables par principe à la fermeture de services hospitaliers. Mais les missions réalisées par les médecins urgentistes du centre hospitalier de Tarbes sont nombreuses, et le sous-effectif médical du service (aggravé cet été par 2 arrêts maladies) ne nous permet plus aujourd’hui de les assumer.

Ces missions sont multiples : régulation médicale au Centre 15 pour l’ensemble du département; Interventions SMUR (infarctus, accidents de la circulation, du travail…);Secours en montagne; Transferts inter hospitaliers pour les patients les plus graves; Accueil des urgences adultes et pédiatriques avec un rôle pivot départemental pour les patients les plus graves (Infarctus, AVC, Polytraumatisés…); Prise en charge des situations sanitaires exceptionnelles (catastrophes naturelles, risque industriel, accidents multi-victimes, etc.) ;Soutien sanitaire pour certains évènements (Tour de France, Pèlerinage de Lourdes…);Antenne Urgences SMUR de Bagnères ;  -Sans oublier la formation à l’urgence via le CESU.

Dès le mois d’avril nous avons alerté notre direction sur nos difficultés pour assumer ces missions et nous avons proposé de les prioriser en étant les plus justes pour l’ensemble de la population des Hautes-Pyrénées.

En raison de la très faible activité réalisée la nuit par l’antenne de Bagnères mais aussi de la typologie (faible gravité) des patients, nous avons proposé à notre direction de fermer cette unité de 20 heures à 8 heures du matin.

Ce choix n’était pas facile car cette antenne offre des soins de proximité très appréciés par la population, nous le savons. Mais cette fermeture permettait de repositionner un médecin sur le centre hospitalier de Tarbes où l’activité est très forte. La proximité géographique de Bagnères par rapport à Tarbes permet d’envoyer si nécessaire une équipe SMUR très rapidement sans perte de chance pour le patient tout en s’appuyant sur les médecins généralistes, les ambulances de garde et les Sapeurs-Pompiers du secteur.

Le maintien de l’Antenne de Bagnères la nuit se fait donc au dépend de la deuxième ligne du SMUR de Tarbes qui devra fermer. Cette fermeture a des conséquences départementales beaucoup plus graves notamment l’incapacité de réaliser les transferts inter hospitaliers des patients les plus graves (y compris ceux nécessitant un transfert vers le CHU de Toulouse). Les solutions finalement proposées aujourd’hui, pour maintenir les Urgences de Bagnères ouvertes jour et nuit, grâce à un partenariat public-privé restent fragiles et tout n’est pas réglé.

La situation sera la même en septembre car le nombre de médecins dans le service sera encore insuffisant, et malgré des recrutements de jeunes médecins attendus en novembre, des départs en retraite sont prévus dans les 3 ans à venir. La situation sera donc longue à s’améliorer, nous espérons plutôt une stabilisation. A noter que la situation des autres services d’urgence du département (et de la Région) est identique, hélas. L’absence de médecins remplaçants disponibles nous pénalise également.

Malgré notre bonne volonté, notre investissement sans faille, la réalisation d’heures supplémentaires permanentes nous n’y arrivons plus. Pourtant notre département est agréable et notre service d’urgences bien notés par les internes qui y passent en stage, mais le nombre de médecins urgentistes formés n’est pas suffisant. On voit donc bien que la réflexion doit se faire au niveau départemental et non pas au niveau local. Il faut garantir la sécurité de l’ensemble des habitants du département en recentrant nos activités sur les postes indispensables à la sécurité de tous et sur la médecine d’urgences.

Il faudra revoir nos missions. L’hôpital ne peut pas tout, les services d’urgences non plus. Le seul recours possible pour les patients à un médecin la nuit (et parfois le jour) reste les services d’urgences.

Il nous paraissait important de vous exposer la réalité de la situation actuelle et d’essayer de vous expliquer les choix que nous défendons et devons faire.

Emmanuel Macron, Président des écoles privées

 

Obligation scolaire à 3 ans et Loi Molac : cadeaux à l'école privée



Que ce soit le Président de la République lui-même ou sa femme, leur scolarité s’est déroulée dans des écoles privées : Emmanuel Macron a été scolarisé dans un établissement catholique fondé par des jésuites et Brigitte Trogneux est également issue d’un lycée catholique puis a enseigné dans un établissement privé protestant. Rappelons également la proximité de Madame avec Françoise Nyssen, fondatrice d’une école à qui elle a confié la direction à Henri Dahan, ancien délégué général de la fédération Steiner-Waldorf, qu’on peut légitimement soupçonner d’être proche de la société anthroposophique.

Ceci explique peut-être cela : jamais un dirigeant français n’a fait autant de cadeaux aux établissements scolaires privés, ce dans une indifférence générale.

Tout d’abord, depuis septembre 2019, l’obligation scolaire a été abaissée de 6 ans à 3 ans. Ce qui pourrait passer pour une bonne mesure ne fait qu’acter une réalité : 97% des enfants de 3 ans étaient déjà scolarisés avant la Loi. Ce qui change par contre, c’est le financement des écoles privées sous contrat.

En effet, le Code de l’Education pose les principes du financement des écoles privées sous contrat (Code de l'éducation : financement des écoles privées) : la commune qui n’a pas d’école ou qui ne fait pas partie d’un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) doit participer aux frais de scolarité des enfants domiciliés sur sa commune en âge de scolarité obligatoire, que ces enfants soient scolarisés dans des écoles publiques d’une autre commune, ou dans des écoles privées sous contrat. Ceci valable pour tout le cursus en école primaire, car à partir de la 6ème, cela passe entre les mains du conseil départemental.

Par contre, si la commune a une école et peut accueillir les élèves, elle n’a pas l’obligation de participer aux frais de fonctionnement des enfants de sa commune scolarisés dans une école privée sous contrat ou dans une école publique d’une autre commune sauf dans les cas suivants :

·         Si la commune n’assure ni cantine ni garderie

·         Si l’élève a des frères et sœurs déjà inscrits dans la commune où est située l’école

·         Pour raisons médicales

 

Cette décision d’abaissement de l’âge de scolarité obligatoire impose donc aux communes de participer au financement des écoles privées sur toute la durée de la scolarité obligatoire, soit 3 ans de plus qu’auparavant.

Mais ce ne fut pas tout : la loi Molac sur les langues régionales (Enseignement des langues régionales article 7), adoptée en mai 2021 exige une nouvelle fois que les écoles privées soient financées par de l’argent public. En effet, si l’enfant est scolarisé dans une école privée sous contrat qui assure le bilinguisme en Occitan et que l’école de la commune ne propose pas cet enseignement bilingue, la commune se voit dans l’obligation de participer au financement de la scolarité des enfants de sa commune.

En clair, pour comprendre comment les communes de la CCHB sont impactées par ces décisions :

·         Les communes sans écoles ou ne participant pas à un RPI (Antist, Argelès Bagnères, Astugue, Banios, Bettes, Hauban, Labassère, Lies, Marsas, Neuilh, Uzer) devront donc participer à la scolarisation des enfants résidant sur leur territoire à compter de 3 ans et non plus de 6 ans.

·         Les communes ayant une école ou participant à un RPI (Asté, Beaudéan, Campan, Cieutat, Gerde, Hitte, Hiis, Mérilheu, Montgaillard, Ordizan, Orignac, Pouzac, Trébons) seront dans l’obligation à présent de financer la scolarisation des enfants de leur commune inscrits à la Calendretta si elles ne sont pas en capacité d’offrir un enseignement bilingue Français-Occitan.

·         En ce qui concerne Bagnères, c’est une commune qui a des écoles privées sous contrat situées sur son territoire : elle est donc dans l’obligation de participer aux frais de fonctionnement de ces écoles mais uniquement pour les élèves qui sont domiciliés sur sa commune. La participation donnée doit être identique à celle donnée aux écoles publiques de la commune. Elle est donc dans l’obligation de financer les écoles privées, Saint Vincent et Calendretta, 3 années de plus.

La participation des communes s’évaluera en fonction des ressources de la commune, du nombre d’élèves scolarisés dans l’école privée et de ce que verse la commune de Bagnères aux écoles privées sans que cette somme ne puisse être supérieure à ce que la commune verse par élève pour sa propre école.

Bref, après avoir décrété le financement obligatoire des maternelles sous contrat avec l’obligation scolaire à 3 ans, le gouvernement décrète le financement obligatoire des écoles bilingues privées sous contrat. On se demande ce que sera l’étape suivante ? le financement obligatoire des écoles privées hors contrat ?????

 Article de Charlie Hebdo sur le sujet (Laure Daussy)


mardi 18 janvier 2022

Les vérités toute relatives de Julien Robbé

 



Julien Robbé est un élu municipal d’opposition et détient également un mandat de vice-président à la Communauté de Communes de Haute Bigorre en charge du service à la personne et de la cuisine centrale. A ce titre, il est normal que la population de Bagnères et de la CCHB ait des informations plus précises sur les positions de M Robbé. 

Selon ses propres dires, il est arrivé à Bagnères en 2017. En 2020, il se présente aux élections municipales à Bagnères sous l’étiquette « écologiste de gauche » : Julien Robbé : "Le BEC est la seule liste de gauche à Bagnères" (la Dépêche du 10/03/2020). 

Pour rappel, s’il y a bien une valeur centrale à gauche, c’est l’attachement à l’école publique laïque et républicaine. Il faut se rappeler la volonté de Ministre socialiste, Alain Savary, de créer un « grand service public unifié et laïque de l'éducation nationale ». Inutile de rajouter que pour la gauche, l’école n’est ni une marchandise, ni un produit de consommation mais une institution républicaine. Interrogé sur le sujet plus que brûlant de l’implantation d’une école privée hors contrat se revendiquant de la pédagogie Steiner-Waldorf, Julien Robbé répond : « Toutes les structures scolaires méritent d’exister : Calendreta, Saint Vincent, Les Boutons d’Or…ces écoles rendent notre territoire attractif. De nombreuses familles sont venues en Haute Bigorre pour scolariser leurs enfants dans ces écoles aux pédagogies alternatives, c’est une chance pour notre territoire qui a cruellement besoin de voir de jeunes familles s’y installer. » (La Montagne14/02/2020). 

Bref, l’école comme produit d’appel, un peu comme la baguette à 29c chez Leclerc !! Avouez qu’on est loin de l’idée que se font les républicains de l’école !!! et encore moins les républicains de gauche !! Mais Julien Robbé le dit, il ne sait rien, mais rien du tout ni des anthroposophes, ni de la pédagogie Steiner.

Charlie Hebdo (26/06/2021) : La pédagogie Steiner ? inconnue au bataillon « Je ne connaissais pas avant d’arriver, je ne connais toujours pas. » 



Et il réitère dans un article de « mon journal local » du 15/06/2021 : La pédagogie Steiner ? Inconnue au bataillon. « Je ne connaissais pas avant d’arriver, je ne connais toujours pas, assure-t-il. Par ailleurs, mon ex-compagne n’était absolument pas prof dans cette école, mais aide cuisinière ! C’est carrément autre chose, non ? » 

Et interrogé sur la méthode Steiner et l’article de Charlie Hebdo : « Non, je ne suis pas informé du contenu de cette méthode, et encore moins sur l’anthroposophie. Mon ancienne compagne s’intéressait aux pratiques alternatives, faisait une formation, et est arrivée en stage dans cette école … Je ne comprends vraiment pas les mensonges qui sont véhiculés dans cet article. Il est à charge !» 

Sur Twitter, il se fait à juste titre, un peu allumer sur le sujet : 



Petit cachotier !!! 

Car Julien ne-nous-dit-pas-tout !!!  

Et surtout pas que dès 2018, il était membre du Conseil d’Administration du Fonds de dotation Christine Felix Back destiné à soutenir l’implantation sur un terrain dénommé « Serbois » à Bagnères de Bigorre d’un lieu de vie associative et citoyenne destiné à accueillir : une école associative (« les Boutons d’or de Bigorre »), des jardins participatifs, des habitats solidaires, des ateliers d’artisans... 

Qui était Christine Felix Back ? Selon la revue « les nouvelles anthroposophiques de France », cette dame décédée en 2013, était rattachée au siège (ce qui en fait une anthroposophe convaincue). Faisaient également partie du CA, Franz Back (mari de la dame), Veronika Thiry (ferme de la Coume / biodynamie), Victor de Beauvoir (président qu’on ne présente plus), et….. Julien Robbé. A raison de réunions hebdomadaires pendant au moins 1 an, Julien ne se serait pas un seul instant renseigné sur les gens qui l’entouraient et n’aurait jamais, ô grand jamais entendu parler de Steiner, de sa « pédagogie » et d’anthroposophie ?!? Fonds de dotation Christine Felix Back

Alors soit ce garçon  est d’une naïveté confondante qui frise la crédulité (et on se félicite qu’il n’ait pas gagné les élections !!!), soit il se fout littéralement de nous et nous prend pour des cons !! Chacun se fera lui-même un avis au vu de ses commentaires sur les réseaux sociaux :










jeudi 16 décembre 2021

Train de nuit Paris-Tarbes : Victoire en demi-teinte

 


Train de nuit Paris-Tarbes : Victoire en demi-teinte 

 

Le collectif « Oui au train de nuit » communique sur la relance du train de nuit Paris-Tarbes-Lourdes à compter de ce 12 décembre 2021. Il est prévu que ce train circule quotidiennement sous le nom « le Pyrénéen » à compter de cette date.

Si on ne peut que se satisfaire de cette annonce, on peut cependant regretter que le choix de la SNCF soit loin de répondre aux attentes des usagers et des agents de la SNCF qui demandent la réouverture de cette ligne depuis sa fermeture il y a 5 ans.

Petit rappel : la « Palombe bleue » née en 1979, avait cessé de circuler en 2017, l’État arguant d’un taux de remplissage insuffisant. La Palombe Bleue quittait alors la gare de Paris-Austerlitz peu avant 22 heures ; il transitait par Bordeaux, et la coupure/raccord des voitures pour Pau, Lourdes et Tarbes via la « Dorsale pyrénéenne » s’effectuait alors à Dax, l’autre partie du train poursuivait sa route sur Bayonne et Hendaye. Les voyageurs arrivaient à destination le lendemain matin. Ce train a vu peu à peu ses wagons se dégrader et de ce fait, les usagers le bouder : quel meilleur moyen de supprimer un service public qui fonctionne que de le laisser dépérir sans investir un sou pour maintenir un niveau de qualité satisfaisant. Ce fut le choix de la SNCF.

La pression des collectifs réclamant la réouverture des trains de nuit, la prise en compte de plus en plus prégnante de l’exigence écologiste de la population et les engagements mis en avant pour éviter les émissions de gaz à effet de serre, tout ceci a poussé le gouvernement à faire un micro-geste en faveur du train à la veille d’une élection présidentielle.

Pourquoi un micro-geste : parce que le Pyrénéen est loin, très loin de répondre aux attentes des usagers. En effet, le rétablissement de La Palombe Bleue jusqu’à Hendaye et Dax via Bayonne et Pau n’est prévu que durant la saison estivale. Mais qui plus est, l’itinéraire originel passant par Bordeaux, a été abandonné au profit de celui via Toulouse. La mise en service de la LGV Atlantique avec le lancement des TGV Paris-Bordeaux n’a pas été pour rien dans ce choix. Choix qui n’est pas du goût des élus des Landes et du Pays Basque : "C'est une vision très touristique de notre territoire", regrette Max Brisson, sénateur des Pyrénées-Atlantiques qui pointe également les problèmes d'horaires, qui ne correspondent pas à un train de nuit. "Un train de nuit, ça nécessite de partir en soirée et d'arriver au matin, au petit matin, à des horaires qui permettent de travailler soit à Pau, soit à Hendaye, soit à Paris", précise-t-il, "là, c'est un train de nuit qui vous fait arriver à Hendaye à 11h du matin donc ce n'est plus un train de nuit". Pour rappel, la Palombe Bleue irriguait un territoire de 1,2 millions d’habitants.

« C’est une première victoire après des années de traversée du désert où on présentait les trains de nuit et le tramway comme des transports dépassés, se félicite néanmoins Pascal Daubon (représentant 64 du collectif « oui au train de nuit »). Plusieurs rapports, notamment le rapport Spinetta, faisaient la part belle au TGV et préconisaient l’avion au-delà de 700 km alors que le train de nuit fournit une solution écologique peu chère et pratique puisqu’elle permet de relier des villes moyennes entre elles sans passer par Paris. Maintenant, on va vraiment compter les trains et se méfier des effets d’annonce. Il faut des liaisons quotidiennes, par exemple, pas des trains comme le Paris-Perpignan qui ne fonctionne que le week-end. »

Autre point noir de ce retour en fanfare du train de nuit : le matériel roulant. La SNCF, prise de court par les décisions gouvernementales, a décidé de faire rouler des trains Corail rénovés. Or, si on veut assurer la pérennité de cette ligne, il sera nécessaire de mettre sur les rails des wagons neufs et répondant aux besoins des usagers. Mais la construction d’un train ne se fait pas en 15 jours, loin de là, et aucun appel d’offre n’a encore été lancé.

            Le député des Hautes-Pyrénées, Jean-Bernard Sempastous, communique largement sur cette réouverture, et n’hésite pas à s’en attribuer la paternité ! A lire les déclarations des cheminots CGT (Pierre Lacaze, Christophe Hourcade et Damien Lacrampe), cet « engagement » du député, ils n’ont pas l’air d’en avoir vu la couleur vu qu’ils déclarent que « la seule élue locale à s’être battue pour la « Palombe Bleue » est la député Jeanine Dubié ». Très clairement, nous aurions naturellement davantage tendance à accorder crédit aux cheminots plutôt qu’à l’ancien maire de Bagnères que nous n’avons, en tant qu’élus, jamais vu prendre la moindre position en faveur ni de la liaison Tarbes-Bagnères (qu’il méprisait souverainement) ni du train de nuit vers Paris. Mais les législatives se profilent et la place de député semble plus enviable que celle de prof ! 


Petit rappel sur la SNCF :

La SNCF voit le jour au crépuscule du Front populaire à l’été 1937.

L’État détient 51 % du capital. Il exerce son contrôle par sa voix prépondérante au conseil

Sa transformation en établissement public industriel et commercial est actée le 1er janvier 1983.

La libéralisation du rail européen démarre en 1991 avec l’adoption de deux mesures. La première prévoit la séparation obligatoire entre la gestion des infrastructures et l’exploitation. En France, cela se traduit par la création, pour la gestion des infrastructures, de Réseau ferré de France (RFF), devenu SNCF Réseau en 2015, et sa séparation formelle de la SNCF. La seconde instaure quant à elle un droit d’accès aux réseaux ferroviaires nationaux pour les entreprises européennes, mais seulement pour le transport combiné rail/route.

En 2001 est ensuite adopté le premier “paquet ferroviaire” et les Etats membres s’entendent pour libéraliser, à terme, le fret européen, transnational et même national.

En 2004, avec l’adoption du deuxième paquet ferroviaire, le fret ferroviaire européen est définitivement libéralisé. L’ouverture à la concurrence est effective au 1er janvier 2006 pour le fret international, et au 1er janvier 2007 pour le fret national.

Avec le troisième “paquet ferroviaire” , adopté en 2007, les Etats membres franchissent une étape supérieure dans la libéralisation du rail car, pour la première fois, le transport de passagers est concerné. Les Européens s’entendent en effet pour libéraliser le transport international de passagers à partir de 2010.

Enfin, un quatrième paquet ferroviaire est adopté en 2016. Son contenu est plus sensible encore, car est désormais visé le transport national de passagers.

Deux principales mesures sont alors adoptées, pour un démarrage à partir de la fin 2019 : l’établissement d’appels d’offres pour les lignes conventionnées (lignes régionales (TER) et trains d’équilibre du territoire (Intercités), puis, dans un second temps, l’ouverture des lignes à grande vitesse à la concurrence.

Plus précisément, cela signifie que les régions (en ce qui concerne les TER) et l’Etat (pour les Intercités) peuvent lancer des appels d’offres pour l’exploitation des lignes ferroviaires depuis décembre 2019. Une possibilité qui deviendra obligatoire à partir de 2023.

Quant aux lignes à grande vitesse, le monopole de la SNCF s’est achevé en décembre 2020, avec l’ouverture du réseau à la concurrence internationale.

A l’heure actuelle, l’objectif est celui d’une ouverture totale du transport ferroviaire à la concurrence au plus tard en 2039 pour les dernières lignes (celles de Transilien, qui couvre principalement l’Ile-de-France). Et à moins d’une improbable renégociation de la législation, cet objectif est contraignant.

Les partis Verts soutiennent également la mise en concurrence du rail européen. Seuls quelques élus GUE ou communistes ont soutenu les revendications des cheminots.

Interrogés par « La Vie du rail », Lionel Jospin et Jacques Chirac avaient rivalisé de prudence. « Je m'opposerai à tout démantèlement de la SNCF et à tout changement de son statut d'établissement public. La question de la privatisation ne se pose même pas », affirmait alors Jacques Chirac, assurant vouloir « veiller à l'unité du système ferroviaire ». Une valeur qui reste fondamentale aux yeux de la majorité des cheminots.


lundi 8 novembre 2021

CCHB : Menus végétariens à la cantine



Décidément, il est finalement très intéressant de suivre les conseils communautaires depuis qu’ils sont filmés !

Et le passage sur les repas végétariens au centre de loisirs est un modèle du genre : énervement du Président Jacques Brune qui offre un soutien appuyé au pauvre Julien Robbé bien incapable de répondre aux questions des élus communautaires. 


De quoi était-il question : le vice-président aux affaires sociales, en charge de la cuisine centrale notamment, apparemment « interpelé » par une famille souhaitant que ses enfants puissent bénéficier de repas végétariens le mercredi, lorsqu’ils se rendent au centre de loisirs, proposait une modification du règlement intérieur du dit centre.

La cantine est toujours un lieu important d'interaction sociale. C'est un lieu de rencontre et de partage, où les enfants apprennent à vivre les règles sociales : on mange la même chose que les copains, on goûte des aliments nouveaux, on ne se jette pas sur la nourriture comme des affamés mais on apprend à patienter, attendre d’être servis, ou bien on se sert en pensant qu’on n’est pas tout seul à la table et qu’il n’y a pas lieu de s’accaparer le plat de frites !

En termes de qualité alimentaire proposée aux enfants de la Communauté de Communes, reconnaissons à la cuisine centrale de faire le choix dans la mesure du possible, de viandes de qualités achetées sur le local ainsi que de produits relevant de l’agriculture biologique.

Que des enfants soient soumis à un régime alimentaire particulier à cause d'une allergie, d'une intolérance ou de tout autre trouble de la santé, c’est une réalité qui peut mettre en jeu leur santé. Dans ces cas précis, ils peuvent déjeuner grâce aux panier-repas fournis par les familles.  Les conditions sont définies dans le cadre d'un projet d'accueil individualisé établi conjointement par les parents, le directeur de l'établissement et les professionnels de santé.

Mais que les communes voient arriver des demandes d’exceptions liées à des raisons religieuses, ou de choix individuels (végétarien, véganisme, etc..), constitue un fait nouveau auquel il va falloir réfléchir sérieusement avant d’y répondre favorablement à chaque fois. Or la CCHB a choisi de donner suite à la demande d’une famille refusant que son enfant mange des produits carnés en l’autorisant à fournir à cet enfant un panier-repas fourni par les parents. C’est considérer et mettre au même niveau des choix idéologiques familiaux et des exigences médicales.

Si les communes n'ont pas l'obligation de proposer des menus de substitution que ce soit pour des raisons religieuses ou familiales, les agents municipaux n’ont pas non plus pour mission de réchauffer les tambouilles individuelles des familles hors cas médicaux avérés.

On sait tous que les enfants qui mangent à la cantine ont tendance à suivre les copains et à manger les carottes râpées refusées à la maison (voire le contraire) et cela fait partie de la vie en collectivité. Est-il souhaitable que les enfants assis côte à côte aient chacun un menu différent ou bien que l’on distingue les tables des végétariens, celle des allergiques au gluten, celle des sans laitage ?



L’individualisation de la société est en marche depuis longtemps, on le sait.  Mais qu’au nom de choix individuels, des enfants subissent les dictats alimentaires de leurs familles jusque dans les salles de restauration collective, lieu collectif par excellence, cela commence à faire beaucoup ! Surtout quand ces comportements hyper individualistes sont cautionnés par le président de la CCHB et par son vice-président Julien Robbé. A moins que la volonté soit ailleurs : imposer à tous la suppression de la viande dans les cantines, ce qui relèverait davantage d’une position dogmatique que de la liberté de choix alimentaire mise en avant par ses promoteurs.

 


mercredi 3 novembre 2021

La démocratie participative vue par la CCHB

 




Alléchés par l’annonce d’un « atelier citoyen » sur la transition écologique, nous avons été quelques-uns à nous rendre à la réunion pour « échanger sur l’avenir de notre territoire et partager nos idées dans les différents domaines de la transition écologique »

Dès l’entrée dans la salle, on a senti que c’était mal parti : des tables avec des post-it, des marqueurs et des grandes feuilles blanches (flip-charts en langage communicants). Il est vrai que c’est devenu une évidence aujourd’hui, toute réunion ou animation, tout séminaire ou atelier doit impliquer les mêmes stratégies de communication avec si possible un animateur-facilitateur-expert-en-intelligence-collective-et-animation-de-groupe

Une fois tout le monde sagement assis après avoir noté son nom sur la grande feuille d’émargement comme il se doit, le Président de la CCHB a pris la parole. Qu’a dit Monsieur Brune ? Très compliqué d’en faire un résumé vu qu’il a parlé pour ne rien dire, mais bon ! Par contre, visiblement peu enclin à se plier aux petits jeux proposés par les animateurs du bureau d’étude, il a disparu aussitôt son propos terminé. Les techniciens en question se sont alors lancés dans ce qu’ils savent le mieux faire : l’animation de groupe, ce qui revient en gros à animateur de colo. Et hop tout le monde debout s’il vous plait, prêt pour courir d’un coin à l’autre de la salle en fonction des propositions faites !! Vous ne voulez pas jouer, vous sortez ! On ne s’est pas fait prier, on est sorti, donc pour connaître la suite de « l’atelier citoyen » il faudra aller demander à ceux qui sont restés !

Si le charlatanisme, c’est l’art d’abuser de la crédulité publique, (ici en l’occurrence de la crédulité des citoyens), alors on peut dans nos démocraties « malades » (malades entre autres d’un manque de participation et d’implication de la population), trouver plein de charlatans disposés amuser la galerie plutôt que de laisser le sain débat d’idées se concrétiser : ainsi, le politique tout d’abord, qui se défausse de ses responsabilités sur des techniciens qui n’ont compétence ni pour prendre des décisions, ni pour proposer des solutions ; mais aussi ces communicants qui prennent les citoyens pour des enfants et qui utilisent toutes les techniques de la manipulation mentale pour aboutir à leurs fins, surtout qu’il ne se passe rien dans ces réunions et surtout pas de confrontation d’opinions !

Quand on relit les propos du maire de Bagnères lors du conseil communautaire du mois de juillet, on comprend mieux encore la supercherie de cet « atelier citoyen » : "C’est très à la mode de faire participer les citoyens, c’est très bien mais on est pris par les délais (fin d’année 2021). Je vois dans ce document l’aménagement de la Maison de la Nuit, du Refuge de Campana, l’école Clair Vallon, les portes de la mairie de Beaudéan, l’école Carnot, le musée Salies,… On peut dire que c’est déjà presque fait pour ces chantiers.". Ce que n’a pas démenti Jacques Brune : "Cette convention est surtout pour acter que l’Etat mette des crédits dans les conditions d’un CRTE. ". En bref, pour avoir les sous de l’Etat, on est obligé d’organiser un atelier citoyen, voilà chose faite !

Si avec ce type de pratique (qui relève quand même du « foutage de g.. » les politiques pensent que les citoyens vont davantage se mêler de la vie de la cité, on peut penser qu’ils se mettent le doigt dans l’œil !!!!

 

 

mardi 14 septembre 2021

Liaisons dangereuses....

 


La presse a largement couvert l’obligation faite aux parents de l’école Steiner-Waldorf, hors contrat, d’inscrire leurs enfants dans une école publique ou privée du territoire, les enseignements proposés n’étant pas en conformité avec les exigences de l’Education nationale.

Comme de nombreuses contre-vérités ont été largement relayées par les réseaux sociaux où certains individus ayant pris fait et cause pour cette école sont omniprésents, il nous a semblé nécessaire de rétablir quelques faits.

Quelques précisions pour qui le souhaite sur la sacro-sainte « liberté d’enseignement » mise en avant et qui serait inscrite en toutes lettres dans notre Constitution (Cliquer ici) et sur le fait que l’école ait subi un acharnement des inspecteurs de l’Education Nationale via des « inspections surprises » (Cliquer ici).

Mais ce qui est le plus déconcertant, c’est le fait que parmi les défenseurs acharnés des écoles dites « libres » et de l’instruction à domicile, se retrouvent pour vilipender l’école publique, des gens dont les opinions politiques affichées n’auraient pas laissé supposer qu’ils s’allieraient un jour sur un sujet quel qu’il soit !!! Une alliance hétéroclite entre sympathisants et militants EELV ou FI qui n’hésitent pas à reprendre les arguments de SOS éducation et d’Anne Coffinier, égérie de la Manif pour tous !

Nous faisons face à une indéniable perte de boussole d’une partie de la « gauche » ou de ceux qui se prévalent du « peuple » oubliant que le service public de l’Education Nationale reste le seul rempart contre les inégalités sociales. Car qui peut se permettre, comme c’est souligné par ailleurs, de « traverser la France » pour inscrire ses enfants dans UNE école privée ?

 

Méli-mélo idéologique des soutiens à la fameuse « liberté d’enseignement » ?

On ne reprendra pas ici toute la prose déversée sur les réseaux sociaux, chacun pourra aller y faire un tour s’il le souhaite.

On peut s’étonner de retrouver parmi les plus virulents défenseurs de l’école Steiner-Waldorf, des enseignants soit qui ont fait carrière dans l’école publique (ce qui leur permet de percevoir une retraite disons « correcte ») soit qui sont actuellement en poste dans des écoles du département. Mais aussi des militants ou des proches d’EELV ou de la France Insoumise pour qui tout ce qui se présente comme une « alternative » est forcément bon à prendre et à défendre. L’école en est le principal exemple.

On peut se demander comment le vice-président de la CCHB aux affaires sociales peut oser soutenir une école privée dont le Recteur affirme que ses enseignements sont largement insuffisants en rapport des exigences du Code de l’éducation, ce au prétexte qu’on « y mangerait bio ». Mais les enfants vont-ils à l’école pour déguster des plats de fèves bouilles !!

Ne reparlons pas des élus de la République en marche, nous avons déjà grandement abordé leur ralliement intéressé aux écolos du BEC et leur silence assourdissant sur le sujet. Mais alertons les soutiens de l’école des Boutons d’Or, ceux-là auront « piscine » quand il s’agira de les soutenir au grand jour !

Dans le même ordre d’idée, silence total et prudent du quatuor écolo allié à la France Insoumise durant les départementales. On ne va quand même pas se fâcher une « clientèle » électorale potentielle, même si cela vous rend complice d’idéologies douteuses.

Car qui trouve-t-on derrière les attaques virulentes contre l’école publique ?

L’hostilité à l’école publique qui était jusqu’à aujourd’hui, l’apanage de quelques mouvements de droite ou d’extrême droite, d’obédience catholique, qui vilipendaient une « école sans Dieu », s’est donc élargie. Et contre toute attente, on voit se fondre dans un même rejet de l’école publique une droite catholique galvanisée par le succès de la « Manif pour tous » avec en référence commune Anne Coffinier (militante acharnée des écoles hors contrat) également citée par les écolos blogueurs, mais aussi un courant néolibéral, très présent à droite mais empiétant de plus en plus sur une partie de la gauche et plus récemment, un troisième courant dans la mouvance écologiste. Ainsi, au nom du « libre choix » des familles, ces partisans du marché scolaire, voire du chèque éducation*, prônent l’autonomie et la mise en concurrence des établissements mais aussi des élèves.

Dans la foulée de Pierre Rabhi avec son mouvement des « Colibris », et de sa fille, Sophie Rabhi, l’instruction obligatoire est présentée comme « un malentendu », porteuse de « maltraitance ». Mathieu Labonne, directeur en titre du mouvement Colibris, explique que l’école publique gratuite « ne répond pas, pour beaucoup de parents, à leur aspiration à une éducation qui soit plus bienveillante », qu’il faut donc leur permettre de financer la scolarité de leurs enfants dans des écoles privées hors contrat, grâce à des moyens comme le chèque éducation* ou le crédit d’impôt.

 *Les parents reçoivent un chèque éducation de l’Etat, correspondant au coût de l'éducation de leurs enfants. Ils peuvent utiliser ce chèque dans l'école de leur choix, pour y régler les frais de scolarité. Milton Friedman a fait des chèques éducation un de ses principaux combats.

Après l’invention de « l’échec scolaire », dont on rend l’individu seul responsable, après l’individualisation des « parcours » au sein de l’école publique, après la marchandisation du système éducatif sous couvert d’autonomie, il s’agit maintenant de jeter à bas l’idée même du « commun », d’une école commune à tous    les élèves, avec sa prétention à l’égalité ou au moins à « faire société ». On est face à un projet clairement identifiable de mise en cause du caractère public de l’école, de refus de faire société avec tous, de vivre ensemble.

« Il ne s'agit pas de dire que tout va bien, qu'il n'y a pas de problème dans les écoles mais d'équilibrer les choses et de les remettre en perspective. Il y a de nombreux projets porteurs qui motivent les élèves et les font progresser, des équipes qui se mobilisent pour améliorer le climat scolaire dans leur établissement, des chercheurs qui ouvrent de nouvelles pistes pour réduire les inégalités scolaires, des domaines dans lesquels les élèves progressent... Se contenter du discours déploratoire c'est ouvrir un boulevard à la fois aux officines privées et aux dérives sectaires de tous poils qui s'empressent de proposer la bienveillance, l'adaptation à chacun et l'efficacité qui seraient forcément absentes de l'École publique. Il faudrait pouvoir placer un curseur de façon équilibrée et raisonnable, en le réajustant si nécessaire entre « toute alternative nouvelle est bonne à prendre » et « rien ne doit bouger par rapport à nos habitudes ancestrales », ce serait la meilleure façon de couper l'herbe sous le pied des gourous peu fréquentables et dangereux qui portent atteinte à la liberté de conscience de nos enfants et nos jeunes. » (Stéphanie de Vanssey / SE UNSA)( https://ecoleetsociete.se-unsa.org/Ne-laissons-pas-nos-enfants-aux-mains-des-gourous-scolaires)

Et pour qui aurait des tendances au complotisme, cette dernière information qui nous « rassure » sur le soutien dont bénéficient les écoles Steiner-Waldorf : Andreas Schleicher, Directeur de la Direction de l’éducation et des compétences, conseiller spécial du Secrétaire général, chargé de la politique de l’éducation, au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a lancé et supervise le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Sans crainte de conflit d’intérêt ou devoir de réserve, ce personnage puissant au sein des institutions de l’OCDE, ancien élève de l’école Steiner n’hésite pas à tirer comme conclusion que : « Les comptes rendus de ce volume montrent aussi que dans les écoles Steiner Waldorf, une       grande partie de ce que l’étude PISA souligne comme étant crucial pour le succès des systèmes éducatifs modernes est au programme depuis plus d’un siècle » https://www.aether.news/andreas-schleicher-sur-la-pedagogie-steiner-waldorf/

 

 

Liens :

*la Fondation pour l’école, dont les membres du Conseil d'administration ont des liens soit avec l'extrême droite, soit avec le catholicisme traditionaliste : Manif pour tous, SOS Éducation et nourrissent une forte contestation idéologique de la forme moderne de l’impôt et de l’État, voire de la République ». Cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_pour_l%27%C3%A9cole

Blog d’Alain Bonneau : https://blogs.mediapart.fr/edition/en-bigorre/article/010921/pas-de-secte-aux-boutons-dor-de-bagneres-de-bigorre-mais-la-ferme

 

*Anne Coffinier. La présidente de l’association Créer son école – favorable au secteur privé hors contrat », bien connue pour ses positions contre l’école de la République : https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2013/10/11/anne-coffinier-l-egerie-anti-genre_3493286_4497186.html

 

*Position des verts 65 sur le sujet : http://vert-social-demo.over-blog.com/2021/09/ecole-le-bilan-lamentable-de-jean-michel-blanquer.html?fbclid=IwAR1B6pXXR4SZSrw9ZUFJUMw-Crv8B1zJilprja2lxXbOKsk_7BT33QYsZ-Y

 

 

Un séisme important dans les années à venir

Sous le titre « La Bigorre touchée par un séisme important dans les années à venir », la Nouvelle République du 5 novembre relaie les propos...