jeudi 24 décembre 2020

Carole Nicolas démissionne après moins de 6 mois de mandat

 



Nous venons d'apprendre que Madame Carole Nicolas, numéro 2 de la liste du BEC (Bagnères Ecologie Citoyenne), venait de présenter sa démission au Conseil Municipal de Bagnères.

Ce départ suit de peu la démission de Madame Nadine Portail, numéro 2 de la liste Roux-Robbé, remplacée par Monsieur Didier Rousse. On peut légitimement se poser la question : "A qui le tour ?". On peut aussi se demander qui pour remplacer cette conseillère municipale ? Si on s'en tient à la liste, ce devrait être Madame Catherine Gallès. Au moins qu'une femme remplace une femme !

De quoi ces démissions sont-elles le nom ?

Tout d'abord un profond mépris de la démocratie. Après avoir sollicité les suffrages des Bagnérais, ces gens refusent de siéger. C'est dire le peu de cas qu'ils font de la confiance de leurs électeurs, car majoritaire ou non, un élu se doit de représenter ses électeurs, de porter leur parole et surtout, de les informer des projets de la municipalité. Nous sommes face à une situation inédite car, que ce soit Bagnères Solidaire qui a siéger pendant 12 ans dans l'opposition, le Parti Socialiste ou le Front de Gauche, nul d'entre nous n'a songer à quitter le navire en cours de route.

Ensuite, ces défections étaient inscrites dans la campagne elle-même. Rappelons-nous l'entre-deux tours : après avoir joué les chevaliers blancs de l'écologie, Julien Robbé et quelques affidés n'ont pas hésité une seule seconde à faire exploser leur liste pour négocier trois cacahuètes auprès de Monsieur Sempastous. Contre la volonté majoritaire de sa liste, en dépit du fait que la liste du BEC était dans l'incapacité de se présenter au second tour, le député a erronément pensé que la victoire lui serait acquise s'il concédait quelques places à Julien Robbé et les amis qui lui restaient. Comme nous l'avons dit au moment : dans une élection, un plus deux n'égalent pas trois ! L'échec de la manœuvre était écrit. Mais se sont ainsi retrouvés sur une liste commune, siégeant dans l'opposition, un amalgame auquel personne ne comprend exactement où ils sont, ce qu'ils font et encore moins ce qu'ils disent (quand ils parlent, c'est à dire peu...)

Enfin, souvenons-nous que Julien Robbé s'était présenté aux Bagnérais comme "la seule liste de gauche", ce que nous avons dénoncé depuis le départ, puis comme parangon de l'écologie, tout ça pour se fondre dans une liste construite par le député LREM et pour négocier un poste de vice-président sur la CCHB aux affaires sociales et non à l'environnement, étrangement (ce qui lui permet au vu des indemnités liées à la fonction, de rajouter quelques noisettes de beurre dans ses épinards). Ce manque de conviction politique ne pouvait aboutir qu'à ce désastre pour la démocratie locale. 


samedi 5 décembre 2020

L'avenir du Grand Tourmalet 360 sécurisé ?

 


Le projet GT360

Le projet de "passer d'un domaine de 220ha de pistes balisées et sécurisées à 360ha" pour un coût annoncé de 50M€, a été validé et soutenu par Jean Bernard Sempastous en 2014, alors maire de Bagnères et président du SIVU du Tourmalet. Doit-on rajouter, sans concertation aucune ?

Ce projet a été décidé par le SIVU à l’unanimité (7 voix). En effet, la CCHB a délégué la compétence de la gestion du domaine skiable au SIVU ce qui lui retire de fait, tout pouvoir de décision sur le projet. Il en est de même pour la ville de Bagnères. Donc, de façon tout à fait légale, le SIVU décide seul d’un projet d’aménagement du domaine skiable (et uniquement cela car l’aménagement de la station ne relève pas de sa compétence), sans avoir à se référer ni au conseil communautaire de la CCHB, ni aux conseils municipaux des différentes communes constituant le SIVU. Seule la commission tourisme de la CCHB a été informée du projet, sans débat, sans information sur le financement.

Côté La Mongie, les premières tranches ont été en partie réalisées :

  • enneigeurs
  • élargissement du col du Tourmalet pour faciliter la liaison avec Barège
  • piste Panoramique à Coume Lounque
  • téléporté des Sapins et aménagement de la piste des Sapins  

Mais d'autres projets n'ont pas vu le jour : 

  • les travaux de terrassement entre les deux pistes bleues Dahus et Renard
  • la suppression du télésiège La Chapelle
Ce que l'on est loin de regretter car le comblement des talwegs entre les 2 pistes était tout sauf une bonne idée. Quant à vouloir diriger tous les skieurs vers le télésiège des sapins pour rejoindre le fond de la station, c'était méconnaître la difficulté de cette piste par neige verglacée, ce qui est souvent le cas sur la partie nord de la station.

Où en sommes-nous en 2020 ?

Les travaux ont été brutalement stoppés quand les banques n'ont plus suivi. Si la station du Tourmalet n'a pas été citée comme en difficulté financière dans le rapport de février 2015 de la Cour des comptes (contrairement à d'autres stations pyrénéennes), l'institution a cependant mis en exergue plusieurs points et pas des moindres : 

  • Le ski est un secteur d’activité qui connaît une crise latente dans les Pyrénées, contrairement à la situation observée dans les Alpes du Nord. L’impact du changement climatique y est particulièrement sensible.
  • La fréquentation connaît une érosion dans les Pyrénées : les hausses de CA observées sont davantage liées à la progression du prix moyen du forfait des remontées mécaniques qu’à une augmentation de la fréquentation.
  • Les stations ont été confrontées récemment à plusieurs saisons très difficiles caractérisées par de mauvaises conditions d’exploitation. Davantage que l’élévation des températures, c’est le caractère aléatoire de l’enneigement – alternance entre des saisons à fortes et à faibles précipitations – que les professionnels mettent en avant comme étant la principale difficulté pour l’exploitation.
  • L’instabilité climatique constitue une menace sérieuse qu’il convient pour les stations d’anticiper au mieux.
  • La concentration de la fréquentation sur quelques semaines correspondant aux vacances scolaires a tendance à majorer très nettement les pertes induites par une « mauvaise » répartition de l’enneigement tout au long de l’hiver, les précipitations survenant après le mois de mars n’ayant que peu d’attrait pour les skieurs.
  • Pour pallier le caractère aléatoire de l’enneigement, la plupart des stations a investi dans l’enneigement artificiel. Toutefois, même s’il peut permettre d’assurer une meilleure régularité, ce procédé ne peut garantir des conditions d’enneigement optimales lorsque les températures moyennes sont trop élevées, en particulier en début de saison (par exemple, à l’occasion du pont de l’Inmaculada en Espagne qui draine une importante clientèle de skieurs).
Pour faire court, outre le fait que le ski devient un sport de plus en plus cher, les saisons se raccourcissent. Les enneigeurs ne peuvent fonctionner que lorsque les températures sont négatives donc ne représentent pas la solution miracle. Et le dérèglement climatique peut entraîner soit des chutes tardives soit des chutes trop importantes qui ferment la station.

Aussi, que ce ne soit pas seulement à «la communauté de communes de supporter les aléas de gestion de la station de ski » comme le regrettait la cour des comptes, l'entrée de la Région Occitanie dans la gestion des domaines skiables ne peut être qu'une bonne nouvelle pour la CCHB et Bagnères. Même si on parle là, toujours d'argent public !

La nouvelle structure créée (SEML du Tourmalet) [SELM du Tourmalet] se propose d'engager de nouveaux emprunts d'un montant de 32 M€ sur les 10 prochaines années. Des questions restent en suspend et notamment si l'investissement va se concentrer uniquement sur le domaine skiable ou bien s'il va se tourner également vers une nécessaire diversification des activités touristiques ? 

La station de ski est, et reste une industrie touristique vitale pour la vallée, ne le nions pas. Ce sont des emplois, des touristes, des rentrées financières non négligeables. Encore faut-il dès aujourd'hui envisager une diversification des activités touristiques proposées, afin de palier aux aléas climatiques qui peuvent mettre en grosse difficulté financière les collectivités locales.

Cependant, le skieur pyrénéen ne pourra que regretter ses pistes bosselées qui nécessitaient une technique maîtrisée de ce sport, et risque de s'ennuyer encore longtemps en descendant ces boulevards lisses et sans grand intérêt que nous proposent la modernité et le désir des nouveaux "clients" de vouloir savoir skier avant même d'avoir appris.......

        


La Mongie-Barège : Les imbrications financières des différentes communes

 



Avant 2010, année de l'intégration de Campan dans la CCHB : 

Le SIVU (syndicat à vocation unique) du Tourmalet était composé de 4 communes dont les engagements étaient répartis comme suit : 

  • Campan à 43,5%
  • Bagnères à 20%
  • Barèges à 33,5%
  • Sers à 3%
Le SIVU a la gestion du domaine skiable de La Mongie Tourmalet, gestion qu'il délègue à la RICT ( régie intercommunale du Tourmalet).
Rappelons que Bagnères, Barèges et Sers ont la gestion administrative de leur territoire mongevin. Que les terrains qui sont utilisés comme pistes de ski appartiennent à Campan et Cieutat.

La RICT verse 
  • pour la mise à disposition des terrains communaux :
    • à Campan 106 000€/an
    • à Cieutat 30 000€ /an
  • pour la taxe sur les remontées mécaniques :
    • à Bagnères : 3% de 65% du chiffre d'affaire
    • à Barèges : 3% de 5% du CA
    • au Conseil Général : 3% du CA sur l'ensemble du domaine

Après 2010, année de l'intégration de Campan dans la CCHB : 

Les participations au SIVU (syndicat à vocation unique) du Tourmalet sont modifiées comme suit :

  • CCHB : 63,5%
  • Barèges : 33,5%
  • Sers : 3%
Les versements de la RICT sont également modifiés comme suit :
  • Pas de changement pour Cieutat, Bagnères, Barèges et le Conseil Général
  • Pour Campan, afin de maintenir la somme de 106 000€ rétribuant la mise à disposition des terrains, la RICT verse 2% du chiffre d'affaire (soit environ 150 000€/an), et Campan reverse une partie de cette somme à la CCHB au titre des charges de compensation (soit environ 54 000€)

En 2014, financement du projet Grand Tourmalet 360 :

Pour rappel, le SIVU s'engage sur la somme de 50 millions € et c'est lui qui prend en charge les emprunts. Quel est le rôle des autres acteurs ?
  • La CCHB a versé une caution de 50 000€ au SIVU et est caution des emprunts
  • Le Conseil Général est caution des emprunts
  • la RICT verse au SIVU le montant des annuités de remboursement de la charge des emprunts contractés par le SIVU
  • La RICT réalise chaque année un emprunt d'un million € destiné à s'autofinancer (sorte de crédit révolving, d'avance sur trésorerie)

En 2020 : 



RICT : régie intercommunale du Tourmalet
SIVU : syndicat à vocation unique
SAS :société par actions simplifiée
SEM: société d'économie mixte

Les participations à la SEML du Tourmalet sont modifiées comme suit :

  • Compagnie des Pyrénées : 19%
  • CCHB : 51,4%
  • Barèges : 27,1%
  • Sers : 2,4%

Un séisme important dans les années à venir

Sous le titre « La Bigorre touchée par un séisme important dans les années à venir », la Nouvelle République du 5 novembre relaie les propos...