Obligation scolaire à 3 ans et Loi Molac : cadeaux à l'école privée
Que ce soit le
Président de la République lui-même ou sa femme, leur scolarité s’est déroulée
dans des écoles privées : Emmanuel Macron a été scolarisé dans un
établissement catholique fondé par des jésuites et Brigitte Trogneux est
également issue d’un lycée catholique puis a enseigné dans un établissement
privé protestant. Rappelons également la proximité de Madame avec Françoise
Nyssen, fondatrice d’une école à qui elle a confié la direction à Henri Dahan, ancien délégué
général de la fédération Steiner-Waldorf, qu’on peut légitimement soupçonner d’être
proche de la société anthroposophique.
Ceci explique peut-être cela : jamais
un dirigeant français n’a fait autant de cadeaux aux établissements scolaires
privés, ce dans une indifférence générale.
Tout d’abord,
depuis septembre 2019, l’obligation scolaire a été abaissée de 6 ans à 3 ans.
Ce qui pourrait passer pour une bonne mesure ne fait qu’acter une
réalité : 97% des enfants de 3 ans étaient déjà scolarisés avant la Loi.
Ce qui change par contre, c’est le financement des écoles privées sous contrat.
En effet, le Code
de l’Education pose les principes du financement des écoles privées sous
contrat (Code de l'éducation : financement des écoles privées) : la commune qui n’a pas d’école ou qui ne fait pas partie
d’un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) doit participer aux frais de scolarité des enfants
domiciliés sur sa commune en âge de scolarité obligatoire, que ces enfants
soient scolarisés dans des écoles publiques d’une autre commune, ou dans des
écoles privées sous contrat. Ceci valable pour tout le cursus en école
primaire, car à partir de la 6ème, cela passe entre les mains du
conseil départemental.
Par contre, si la commune a une école et peut accueillir les
élèves, elle n’a pas l’obligation de participer aux frais de fonctionnement des
enfants de sa commune scolarisés dans une école privée sous contrat ou dans une
école publique d’une autre commune sauf dans les cas suivants :
·
Si la commune n’assure ni cantine ni
garderie
·
Si l’élève a des frères et sœurs
déjà inscrits dans la commune où est située l’école
·
Pour raisons médicales
Cette décision d’abaissement de l’âge de scolarité
obligatoire impose donc aux communes de participer au financement des écoles
privées sur toute la durée de la scolarité obligatoire, soit 3 ans de plus
qu’auparavant.
Mais ce ne fut pas tout : la loi Molac sur les langues
régionales (Enseignement des langues régionales article 7),
adoptée en mai 2021 exige une nouvelle fois que les écoles privées soient
financées par de l’argent public. En effet, si l’enfant est scolarisé dans une
école privée sous contrat qui assure le bilinguisme en Occitan et
que l’école de la commune ne propose pas cet enseignement bilingue,
la commune se voit dans l’obligation de participer au financement de la
scolarité des enfants de sa commune.
En clair, pour comprendre comment les communes de la CCHB
sont impactées par ces décisions :
·
Les communes sans écoles ou ne
participant pas à un RPI (Antist, Argelès Bagnères, Astugue, Banios, Bettes,
Hauban, Labassère, Lies, Marsas, Neuilh, Uzer) devront donc participer à la
scolarisation des enfants résidant sur leur territoire à compter de 3 ans et
non plus de 6 ans.
·
Les communes ayant une école ou
participant à un RPI (Asté, Beaudéan, Campan, Cieutat, Gerde, Hitte, Hiis,
Mérilheu, Montgaillard, Ordizan, Orignac, Pouzac, Trébons) seront dans
l’obligation à présent de financer la scolarisation des enfants de leur commune
inscrits à la Calendretta si elles ne sont pas en capacité d’offrir un enseignement
bilingue Français-Occitan.
·
En ce qui concerne Bagnères, c’est
une commune qui a des écoles privées sous contrat situées sur son
territoire : elle est donc dans l’obligation de participer aux frais de
fonctionnement de ces écoles mais uniquement pour les élèves qui sont
domiciliés sur sa commune. La participation donnée doit être identique à celle
donnée aux écoles publiques de la commune. Elle est donc dans l’obligation de
financer les écoles privées, Saint Vincent et Calendretta, 3 années de plus.
La participation des communes s’évaluera en fonction des
ressources de la commune, du nombre d’élèves scolarisés dans l’école privée et
de ce que verse la commune de Bagnères aux écoles privées sans que cette somme
ne puisse être supérieure à ce que la commune verse par élève pour sa propre
école.
Bref, après avoir décrété le
financement obligatoire des maternelles sous contrat avec l’obligation scolaire
à 3 ans, le gouvernement décrète le financement obligatoire des écoles
bilingues privées sous contrat. On se demande ce que sera l’étape
suivante ? le financement obligatoire des écoles privées hors
contrat ?????
Commençons par cela avant de lire votre billet. Trop c'est trop :
RépondreSupprimer"le développement des offres de santé, etc."(Sempastous).
#5ansdeplus ? Mais on nous prend vraiment pour des imbéciles !
Quel que soit le journal que l'on ouvre, toujours un système à l'agonie, les soignants à l'os, on voit encore le scandale dans un EHPAD, misère !
EXTRAIT:
https://www.sinemensuel.com/sommaire/sommaire-janvier-2022/
La vraie vie, celle dont sont déconnectés tous ces élus.
Le renoncement à aller voter, les trahisons successives, l'amateurisme au pouvoir. On vient de passer 5 ans d'immobilisme total.
https://i.goopics.net/jivu55.png
"...un système de santé public et privé placé sous respirateur artificiel. Pour preuve, l’enfer du quotidien d’une infirmière libérale qu’on a suivie et la déprime des médecins de ville, à qui on donne la parole." (SH).
Il faudrait que notre député atterrisse, soi-disant nous avons le meilleur système que le-monde-entier-nous-envie:
Quel est le meilleur système de santé au monde ?
La Corée du Sud possède le meilleur système de soins de santé dans le monde, et caracole en tête avec 78.72 points. Elle est suivie par le Taiwan (77,7), le Danemark (74,11), l'Autriche (71,32), le Japon (70,73), qui sont dans le top 5.
5ans sans âme, une dette colossale, des restrictions futures à venir, 5ans de plus seraient 5 ans de trop.
Notre réjoui local est dans l'incantation, et l'autocongratulation, à mourir de rire, sinon ce serait à pleurer.