mercredi 27 janvier 2021

Voeux

 


L’année 2020 se termine et restera indubitablement dans nos souvenirs. L’humanité dans son intégralité a été mise face à sa fragilité. Ce qui faisait le quotidien de nos pas si lointains ancêtres, une épidémie à risque mortel, et que beaucoup d’entre nous avaient cru enfoui dans les poubelles de l’histoire, a surgi sans prévenir dans nos quotidiens. Et combien furent étonnantes les réactions de nos concitoyens : nombre d’entre eux, et notamment sur notre territoire de Bigorre, ont refusé l’évidence, la science étant assimilée à une croyance comme une autre. Qui aurait pu penser qu’un simple microorganisme puisse atteindre à ce point la rationalité ? Certes, en d’autres temps on aurait brûlé quelques sorcières ou crucifié deux ou trois chats noirs, pour plaire aux nombreuses entités d’un au-delà supposé. Aujourd’hui, on ne crucifie que sur Facebook les tentatives de remettre un peu d’esprit scientifique au cœur d’un océan de fadaises.

Nul doute que les mensonges répétés, l'absence d'anticipation et de stratégie du gouvernement n'ont pas aidé les citoyens à se faire une opinion éclairée sur la pandémie et sur les restrictions de liberté qui en ont découlé.

Par contre, même si les aides de l’Etat ont été distribuées sans crainte d’une flambée de la dette du pays, il n’en reste pas moins vrai que cela sera loin, très loin de suffire. Et tout un pan de nos concitoyens se retrouve ou va se retrouver devant une situation désespérée. Nous pensons bien sûr à toute l’industrie touristique (hôtels, restaurants, bars, stations de ski, thermalisme, …), au monde de la culture et du sport, mais aussi à tous les salariés dont les entreprises auront les plus grandes difficultés à se relever et notamment toute notre industrie aéronautique, premier employeur privé de notre département.

Les tenants de l’orthodoxie néolibérale auront beau jeu, confondant sciemment endettement et création monétaire, de mettre en avant le « gouffre de la dette COVID » pour poursuivre et accélérer leur œuvre de destruction des services publics à commencer par EDF. L’année 2021 va nécessiter de nous tous une vigilance accrue. Et pour cela, nous vous souhaitons à tous, de rester en bonne santé !

Stéphane Toujas et Sylvette Le Moal (ex-conseillers municipaux)


jeudi 14 janvier 2021

Le mirage du télétravail ?

 



Cette modalité d’organisation du travail a été brutalement introduite du jour au lendemain. Dès le mois de mars, d’invisibles alliés ont participé à forcer les décisions. Les questions du choix, de l’ajustement progressif et de la pédagogie se sont retrouvées en quelques jours dépassées par les conséquences de la multiplication d’un virus et il a fallu “faire avec”, faire avec toutes ces personnes contraintes à demeurer chez elles du matin jusqu’au soir.

Pourtant cette « révolution » de l’organisation du travail mijote depuis un moment dans certains cerveaux. Les avantages avancés sont divers.

Ainsi la CCHB dans son enquête pour l’ouverture d’un tiers-lieu mettait en question « la lassitude des longs transports quotidiens pour aller travailler », antienne reprise par les écologistes qui mettent en avant près de 4000 déplacements pendulaires quotidiens entre Tarbes et Bagnères. C’est oublier un peu vite la multiplicité des connexions, des vidéo-conférences et la surcharge énergétiques des serveurs centraux !

Autre avantage pour les employeurs, les adeptes du coworking ou des tiers-lieux leur ont laissé entrevoir la possibilité de réduire leurs coûts immobiliers et de se défaire de leurs bureaux. Ils pourraient également trouver un intérêt à transformer leurs salariés en prestataires indépendants postés un peu partout sur le territoire. De quoi signer définitivement la mort du contrat de travail…Et donner quelques idées à certains comme par exemple, dans une sorte de mondialisation renouvelée, embaucher depuis des filiales à l’étranger des profils qualifiés qui travailleraient depuis leur domicile français sans s’acquitter des cotisations sociales….

Mais la réalité s’est rappelée très vite aux thuriféraires du micro-entreprenariat.

*        En France, 18,5 millions d’emplois sur les 27 millions que compte le pays, ne se prêtent pas au télétravail (même l’enseignement que d’aucuns ont rêvé de pérenniser en distanciel, s’est révélé catastrophique et à tous les niveaux, de la maternelle à l’université, les apprentissages ne pouvant passer que par le collectif et les interactions maître/élèves)

*        S’il y a eu entre 25% et 44% de salariés qui ont télétravaillé durant le premier confinement, ils n’étaient plus que 10% en juillet. Ce qui tend à montrer que ni les salariés ni les employeurs sont prêts à le pérenniser.

*        Dans des conditions optimales, on observe des gains de productivité. Mais travailler entouré d’enfants dans un logement exigu ou coupé du collectif s’est avéré ne pas être un gage de productivité, bien au contraire.

Quelles difficultés sont soulevées par les salariés ?

*        Difficulté à se déconnecter : les salariés à distance travaillent en moyenne 2 heures de plus que ceux en présentiel. Heures supplémentaires gratuites pour l’employeur.

*        Si les salariés gagnent en autonomie et en efficacité, ils se plaignent néanmoins d’isolement et d’une pression managériale accrue renforcée par les messageries et les logiciels espions, sans que le contrôle du collectif de travail ne puisse s’exercer.

*        Sans oublier l’absence de séparation lieu de vie/lieu de travail

Pourtant c’est bien dans le collectif et dans les interactions avec les collègues que la productivité et la créativité se déploient le mieux dans une entreprise.

Le Président de la République mène, depuis qu’il a été ministre de François Hollande, un combat sans relâche contre le monde du travail. Tout d’abord avec la Loi Travail votée en 2016 malgré l’opposition de la majorité des organisations syndicales, puis avec la « réforme » (ou plutôt la destruction) du Code du Travail en 2017 et enfin avec la Réforme de la Fonction Publique. Toutes ces lois suivent le même objectif : mettre en pièce les collectifs de travail et marginaliser autant que faire se peut, les organisations syndicales en affaiblissant les possibilités de défenses des salariés.

Certes, il faut écouter avec prudence les oracles prédisant l’avènement prochain d’un télétravail généralisé, permettant de repeupler des vallées désertées et de réduire les déplacement automobiles rendus inutiles. Mais restons prudents et vigilants car les libéraux de tout poils n’ont pas fini leur travail de sape et ils sont encore prêts à continuer leur destruction méthodique des lois qui protègent les travailleurs, et n’hésiteront pas à utiliser tous les arguments en vogue (de la réduction des émissions de CO2 à l’équilibre de la vie professionnelle et familiale...).

mercredi 6 janvier 2021

Début des travaux d’implantation de l’antenne relais aux allées Maintenon

 


Apparemment, les travaux d’implantation de l’antenne relais de téléphonie mobile au 29 allées Maintenon par l’opérateur Orange ont commencé. Sa hauteur annoncée est de 22,80 mètres. (Id : 1899294)

L’implantation de cette antenne met avant tout en lumière les errements politiques locaux. Ainsi, alors qu’en juin 2018, le député Jean Bernard Sempastous, qui a fait partie des députés ayant voté la Loi ELAN, en février 2020, il se déclare opposé à l’implantation de l’antenne relais à proximité des allées Maintenon.

Rappelons tout de même que ces implantations d’antenne relais sont facilitées depuis le vote de la Loi ELAN du 23 novembre 2018. L’installation d'une antenne-relais de radiotéléphonie mobile et leurs systèmes d'accroche est soumise à déclaration préalable auprès du maire de la commune.

Le maire peut principalement refuser ou imposer des prescriptions spéciales dans le cas où le projet d'antenne est « de nature à porter atteinte au caractère ou à l'intérêt des lieux avoisinants, aux sites, aux paysages naturels ou urbains ainsi qu'à la conservation des perspectives monumentales » (article R. 111-27 du code de l'urbanisme).

Mais l’information au maire est réduite à un mois et le maire ne peut plus retirer l’autorisation d’urbanisme dès lors qu’elle a été donnée.

Quant à l’argument avancé par ses opposants sur l’impact sur la santé, il est bien précisé que la règlementation en matière sanitaire demeure établie par la police spéciale des communications électroniques confiée exclusivement à l'Etat. Donc argument non recevable en contentieux.

Mais cela n’empêche pas le député Jean Bernard Sempastous de s’offusquer de l’implantation de cette antenne que son vote à l’Assemblée Nationale a autorisée (sans résultat à ce jour puisque visiblement les travaux ont commencé...) : « J’ai contacté la société Orange pour faire remonter la problématique liée au mauvais emplacement de cette antenne. En l’état, nous ne pouvons accepter ce projet qui risque de dégrader durablement le paysage, la beauté des allées Maintenon et porter atteinte au site remarquable du Salut et du Bédat. Il faut revenir sur ce projet et trouver une alternative avec les riverains et les associations mobilisées ». Double discours !

Faut-il comprendre de ce communiqué que cette antenne, si elle n’a pas sa place sur les allées Maintenon, pourrait être implantée dans n’importe quel autre endroit de la ville ? Et dans ce cas, on peut se poser la question : sur quel autre point haut ? A côté de la vierge du Bédat ? (érigée en 1867 pour remplacer le drapeau national à la demande du clergé catholique, ce qui manqua de déclencher une véritable « guerre civile » sur la ville).

D’autre part, on nous explique qu’il est important de prendre en compte le besoin de couverture du territoire national en vue de résorber les zones blanches. En cette période de confinement et de télétravail (du reste amplement mis en avant autant par les économistes libéraux que par les tenants des tiers-lieux, mais nous reviendrons sur le sujet), les zones de la CCHB ayant encore des problèmes de connexion (et elles sont nombreuses), sont, elles, demandeuses d’une amélioration de la couverture 4G.

Bagnères compte à ce jour 9 antennes de téléphonie mobile dont une (4G) dans le centre historique à quelques mètres à peine de la Tour des Jacobains, dont personne n’a jamais parlé… et qui n’a nullement offusqué le député.

Enfin, si on veut aller au bout des contradictions, nous avons tous des téléphones portables, des ordinateurs connectés à la 4G pour nombre d’entre nous, mais nous refusons les antennes relais à proximité de nos habitations….Sans commentaires !

Un séisme important dans les années à venir

Sous le titre « La Bigorre touchée par un séisme important dans les années à venir », la Nouvelle République du 5 novembre relaie les propos...