Bagnères vient d'élire son Maire. La Communauté de Communes doit
élire son Président.
Le fonctionnement de la CCHB reste très
problématique, d’autant plus qu’elle a aujourd’hui plus de poids que
la Commune au vu du nombre de compétences qui lui ont été transférées par la
Loi NOTRe. Pendant la durée de notre mandat, nous avons soulevé plusieurs
points noirs et pas des moindres : absence de démocratie, déséquilibres de
la fiscalité, gabegie financière, choix plus que contestables.
Démocratie : le mode d’élection fait de cette instance une assemblée
non élue au suffrage universel direct. Y siègent les maires et adjoints des
communes. Les habitants de Bagnères y sont sous-représentés : 17 élus sur
46 soit 37% d’élus alors que Bagnères concentre 48% des habitants de la CCHB.
Une élection du Président qui se décide dans les couloirs en fonction des
intérêts des uns et des autres (des nouveaux vestiaires, un lavoir, un
goudronnage d’impasse, le tout payé par le budget communautaire, et le tour est
joué). Aucune transparence, aucun projet politique dans ce vote. Le fonctionnement
et les choix sont à l’avenant : zéro transparence, conseillers municipaux
non informés des choix de la collectivité, dépenses sans compter avec l’argent
du contribuable. Voilà la vraie nature de la CCHB.
Déséquilibre de la fiscalité : Depuis 1996, la commune de Bagnères a transféré de
nombreux services à la Communauté de Communes (CCHB) (les structures petite
enfance, le traitement des ordures ménagères, l’abattoir, la médiathèque…) et
n’a plus aucun droit sur ces biens transférés. Nombre de ces services étaient
déficitaires (comme la piscine par exemple) et la ville doit à la CCHB les
charges de ces structures évaluées à la date du transfert :
Bagnères doit donc verser à la
CCHB 1 521 357,19€ ce qui représente un peu plus de 10% du budget de
la ville. Ce sont les
attributions de compensation (AC) que Bagnères
va donc payer à la CCHB pour une durée illimitée. Cela représente 91% des AC
que perçoit la CCHB.
La CCHB a décidé d’augmenter les tarifs de ces
services mais aussi la part intercommunale de la taxe d’habitation, de la taxe
foncière et de porter à son taux maximal la CFE (ancienne taxe professionnelle).
Les Bagnérais contribuent à
hauteur de 60% par leurs impôts locaux au fonctionnement de la CCHB (2 millions €/ 3,3 M€ perçus) du fait de bases d’imposition
plus élevées que dans les autres communes car ville centre.
La population bagnéraise représente 48% de la
population de la CCHB, le revenu moyen annuel par habitant est le plus faible
de la CCHB, les impôts-ville sont les plus élevés alors que, dans certaines
communes de la CCHB, les taxes d’habitations s’élèvent à 2,28% et les taxes
foncières à 1,27% (Bagnères : TH=19% / FB=21,50%).
Ces déséquilibres impactent négativement
l'aménagement du territoire car la ville centre perd des habitants au bénéfice
des villages plus éloignés où se construisent des maisons sur des terres
arables et qui, du fait de l'éloignement des commerces, impliquent de nombreux
déplacements en voiture. Qui peut penser que le maire de Hauban dont les impôts
sont les plus faibles, va tout mettre en œuvre pour multiplier par 10 les
impôts de ses administrés s'il est élu président de la CC ???
Beaudéan, commune de l'actuel président de la CC, a une taxe foncière de 7,79%
soit 3 fois moins qu'à Bagnères.
Gabegie financière aussi, car jusqu'à la prise en main de la communauté
de communes par Jacques Brune, aucun élu communautaire ne percevait
d'indemnités, l'ancien président Rolland Castells jugeait que chaque élu
percevant déjà des indemnités de maire ou d'adjoint, la CCHB n'avait pas à
servir à mettre du beurre dans les pâtes ! Depuis 2014, ces indemnités versées
au président et aux vice-présidents, pour soi-disant « récompenser leurs
compétences » coûtent 70000€ aux contribuables. Les citoyens du Haut Adour
doivent conserver un œil vigilant sur ce point et exiger non seulement une
transparence intégrale sur tous les montants perçus par les élus communautaires
(indemnités maire/adjoint et CCHB) mais aussi que la règle d'avant 2014 soit
rétablie et que nul élu communautaire ne perçoive un centime. Et ce n’est
qu’une goutte d’eau dans l’océan d’investissements contestables d’un coût qui
n’émeut pas grand monde dans l’assemblée.
C'est pourquoi les Bagnérais doivent être
attentifs au vote des élus communautaires de l’opposition bagnéraise et plus
particulièrement au vote des élus de la liste Roux, soutenue par LREM et par M
Brune, l’actuel président de la CCHB (qui cumule aussi les fonctions de
conseiller départemental, de président de PETR cœur de Bigorre, de
vice-président du conseil départemental, de président de HPTE, de la régie
Hautes Pyrénées Haut Débit, du syndicat mixte pour la valorisation du Pic du
Midi et de l’union départementale des offices de tourisme et des syndicats
d’initiative)….Un homme déjà bien occupé….. et visiblement peu enclin à
engager une véritable remise à plat des finances de la communauté de communes...
De cette élection,
dépendra l'avenir de la ville :
les élus d'opposition,
par leur vote, s'engagent devant les Bagnérais.
PS : 2
petites victoires de notre mandat : la transparence totale des indemnités
d'élus à la ville et son maintien au taux minimal (celui de 2017) ainsi que le
rapport annuel d'activité devant tous les élus municipaux de la communauté
(rapport qui reste à améliorer).
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