A quoi jouent nos élus locaux de la République en Marche ?
Quand la recherche à tous crins d’électeurs potentiels sert de ligne de conduite de nos élus LREM sur la CCHB, un seul constat se fait jour : non seulement, on n’y comprend plus rien, mais de plus cette stratégie va à l’encontre de toute ligne politique claire.
Le député tout d’abord : dans la Nouvelle République du 15 février dernier, à la question de la journaliste sur la question des écoles hors contrat, il répond : "Je crois à l’école publique laïque, j’y étais prof pendant trente ans et mes enfants y ont fait leur scolarité. Mais si les gens respectent la loi, le socle commun et les valeurs de la République, je ne peux pas m’y opposer", consent-il, demandant néanmoins une transparence sur la comptabilité, les enseignants,… "La loi sur le séparatisme prévoit des sanctions plus fortes", avertit-il. »
Mais on apprend dans le
journal La Montagne du 5 mars, par la voix des défenseurs de l’école privée
hors contrat installée sur Bagnères, que « il y a une bonne
entente avec le député qui est venu à l’école, l’approche avec Jacques Brune
n’a pas non plus été négative. Avec la mairie c’est plus difficile… »
Et bien voilà qui est
clair : que ce soit le député ou le président de la CCHB, conseiller
départemental de surcroit, s’ils affichent un soutien sans faille envers
l’école de la République, ils n’en soutiennent pas moins en sous-main des
écoles qui prospèrent sur l’idée fausse, bien que largement
partagée, d’une école publique uniformisée, avec son modèle pédagogique unique,
frontal et magistral, fondé sur la transmission de savoirs par un maître
faisant face à des rangées d’élèves. Ne soyons pas dupes : derrière ces
écoles, il y a une éducation de l’entre-soi répondant à l’individualisme
sociétal de ce début de vingt-et-unième siècle et conforme aux vœux de
l’idéologie néolibérale, à l’opposé de toute forme d’école du commun. C’est
bien ce qui en fait le danger mais nos anciens professeurs de l’Education
Nationale que sont messieurs Sempastous et Brune font le choix de regarder
ailleurs. En ce sens, il est clair que M Brune a eu raison de quitter le PRG
dont l’attachement à l’école publique est inscrit dans les gènes de ce
mouvement politique.
Quant au député, comment être étonné de ce soutien alors qu’il n’avait rien
trouvé de mieux que de fusionner sa liste aux élections municipales avec la
liste du BEC (dont plusieurs de ses membres sont de fervents soutiens de la-dite
école), persuadé que l’écologie dévoyée portée par ses membres pourrait lui
agréger les votes de cette nouvelle clientèle électorale et lui donner la
victoire. Raté !
Mais
ces deux élus ne sont pas seuls à porter des coups fatals à l’école du
commun : car qui a le premier autorisé l’installation d’une école hors
contrat dans les murs de l’ancienne école de Gerde si ce n’est Marc Decker,
ancien maire du village, écolo tendance Macron.
Sans oublier le maire de Marsas, dont nous ne rappellerons
pas ici le sinueux parcours politique (au risque de donner le tournis aux
lecteurs), ouvertement aujourd’hui rallié à LREM et vice-président de la CCHB.
Si dans un temps, dans son souci de faire croître la population de la
Communauté de Communes, il avait misé sur la « silver économie »
(apport massif de retraités aisés via des résidences haut de gamme), il a
depuis changé son fusil d’épaule : en offrant la salle des fêtes de Marsas
pour héberger l’école sus-citée, son choix de population semble s’être porté
sur (à lire La montagne) « des populations
qui ont fait des études…..et qui sont venues habiter la région pour l’école,
une chance pour le territoire dont la démographie est vieillissante (sic) », selon les dires mêmes de ces
nouveaux venus.
Nul doute que la population vieillissante, ignare et aculturée de notre vallée, appréciera à sa juste valeur l’apport de cette population nouvelle !!
Pour qui voudrait en savoir plus sur ces écoles : article Le Devoir/ Québec