Selon des sources proches, nous
avons appris que la commune de Marsas, par la voix de son Maire, Philippe Viau,
se propose d’accueillir des élèves de l’école Steiner dite « Les boutons
d’or ».
La raison invoquée est le manque
de place dans l’actuelle école sise avenue du Maquis de Payolle à Bagnères. On
pourrait aussi évoquer, à la lumière des rapports d’inspection de l’Education
Nationale « la vétusté,
l’insalubrité et le manque d’hygiène des locaux ».
Le Maire de Marsas a toujours eu
un rapport ambigu avec l’école publique.
· Lorsque le maire d’alors, Monsieur Sempastous, avait demandé à Monsieur Viau de bien vouloir participer aux frais de scolarité des enfants résidant dans sa commune et scolarisés dans les écoles de Bagnères, (comme le prévoit la Loi *), il s’est vu opposer un refus net au prétexte que le Maire de Marsas se verrait dans l’obligation « d’augmenter ses contributions directes » et « que (ses) contribuables déjà exsangues ne l’accepteront pas ». Quand on connaît le niveau des impôts sur Marsas (3,26% sur le foncier contre 21,5% sur Bagnères), que ne dirait-on pas des contribuables bagnérais ! La somme demandée alors par Bagnères était de 3600€ pour 8 enfants.
· Dans le même courrier, et assumé et répété lors de la dernière réunion des conseillers municipaux de toute la CCHB, M Viau a proposé la création d’une « école de bassin » car « nous sommes tous à moins de 15 minutes des écoles de Bagnères », ce qui engendrerait la fermeture de toutes les écoles des villages (Gerde, Beaudéan, Asté, Lesponne, Campan, Saint Marie de Campan, Trébons, Pouzac, Ordizan, Germs, Cieutat, Montgaillard, Hiis, Orignac, Mérilheu) soit pas moins de 1000 élèves regroupés dans un seul site ! On ne peut pas dire que cette proposition ait déclenché un grand enthousiasme chez les élus, on s’en doute !!
Dans un courrier en date du 18 octobre 2020 adressé à tous ses administrés, M Viau informe ses concitoyens de son choix d’accueillir des élèves de l’école des Boutons d’or dans la salle des fêtes de Marsas. Cependant, en tant qu’élu d’une République laïque, il aurait peut-être pu se dispenser de la présenter comme « une offre pédagogique différente et sûrement complémentaire ( ?!?) pour les familles qui se sentent en phase avec cette approche ou pour les enfants en délicatesse avec les méthodes pédagogiques de l’enseignement laïque et républicain ». A moins de 48 heures de l’assassinat d’un professeur, alors que nombre de maires ont rendu un hommage officiel à cet enseignant, le Maire de Marsas ne trouve rien de mieux que de continuer l’entreprise de sape de l’école de la République et faire l’apologie d’une école hors contrat scrutée attentivement par l’Education Nationale.
Car des questions restent
posées :
· Pourquoi cette école continue-t-elle à inscrire
des enfants alors même que ses locaux ne lui permettent pas de les accueillir
dans des conditions satisfaisantes ?
· L’Inspection Académique et le Rectorat sont-ils
au courant de cette modification de la structure de cette école : une
partie des classes à Bagnères et l’autre à Marsas ?
· Que connaît M Viau du
fonctionnement de cette école quand il affirme « Une
école associative privée dont la méthode pédagogique est axée sur
l'éveil des sens et de la créativité, l'apprentissage
manuel, artistique et intellectuel, en complément de l'enseignement
traditionnel, académique. » ? Les enseignements dispensés permettent-ils aux enfants d'acquérir le socle commun de connaissances, de compétences et de
culture exigé par l'Education Nationale ?
· Faut-il
absolument, pour répondre aux ambitions du président du SCOT qui rêve de voir
croître la population sur la CCHB, tout accepter ? Car cette fumeuse « offre scolaire » n’est rien d’autre
qu’un produit d’appel destiné à attirer de nouvelles familles sur le
territoire. Encore faut-il que les parents de ces enfants puissent trouver
une activité professionnelle sur le territoire ce qui n’est pas assuré…
· Cette
notion anti-républicaine « d’offre scolaire », a été reprise par
Julien Robbé de Bagnères écologie Citoyenne lors de la campagne des
municipales. Cette grande bienveillance dont il a fait preuve alors envers
cette école, serait-elle liée aux raisons de son
arrivée sur Bagnères ?
· Qui
va payer le chauffage de la salle des fêtes de Marsas ? Les contribuables
du village ou les parents des élèves ? Parce que refuser de participer au
coût de la scolarité publique des enfants de Marsas pour accepter gratuitement
de loger des enfants d’une école hors contrat, cela donne un aperçu de
l’engagement politique de M Viau !
Jamais à l’abri d’une contradiction,
après avoir été UDI, puis socialiste puis LREM, après avoir chanté « nos
chansons des Baronnies » avec le Président Macron, Philippe Viau va à
l’encontre de son nouvel « ami » qui lui, semble bien décidé à faire
le ménage dans les écoles hors contrat. Sûr que M Macron sera ravi d’apprendre
que, sur le territoire de la Bigorre, qu’il chouchoute au point d’y envoyer
comme préfet son attaché de cabinet, les représentant LREM conchient l’école
publique pour cirer les pompes des écoles Steiner. Et le député, le Président
de la CCHB, auparavant Radical de Gauche et donc empreint des valeurs laïques,
partagent-ils cette vision de l’école laïque et républicaine ?
* La
scolarisation d'un enfant hors de sa commune de résidence est soumise à un
mécanisme de répartition des frais de scolarisation entre commune d'accueil et
commune de résidence défini aux articles L. 212-8 et R. 212-21 à 23 du code de
l'éducation. … Lorsque la commune de résidence ne dispose pas de capacité
d'accueil suffisante, la contribution aux frais de scolarisation dans une autre
commune revêt un caractère obligatoire.