jeudi 24 décembre 2020

Carole Nicolas démissionne après moins de 6 mois de mandat

 



Nous venons d'apprendre que Madame Carole Nicolas, numéro 2 de la liste du BEC (Bagnères Ecologie Citoyenne), venait de présenter sa démission au Conseil Municipal de Bagnères.

Ce départ suit de peu la démission de Madame Nadine Portail, numéro 2 de la liste Roux-Robbé, remplacée par Monsieur Didier Rousse. On peut légitimement se poser la question : "A qui le tour ?". On peut aussi se demander qui pour remplacer cette conseillère municipale ? Si on s'en tient à la liste, ce devrait être Madame Catherine Gallès. Au moins qu'une femme remplace une femme !

De quoi ces démissions sont-elles le nom ?

Tout d'abord un profond mépris de la démocratie. Après avoir sollicité les suffrages des Bagnérais, ces gens refusent de siéger. C'est dire le peu de cas qu'ils font de la confiance de leurs électeurs, car majoritaire ou non, un élu se doit de représenter ses électeurs, de porter leur parole et surtout, de les informer des projets de la municipalité. Nous sommes face à une situation inédite car, que ce soit Bagnères Solidaire qui a siéger pendant 12 ans dans l'opposition, le Parti Socialiste ou le Front de Gauche, nul d'entre nous n'a songer à quitter le navire en cours de route.

Ensuite, ces défections étaient inscrites dans la campagne elle-même. Rappelons-nous l'entre-deux tours : après avoir joué les chevaliers blancs de l'écologie, Julien Robbé et quelques affidés n'ont pas hésité une seule seconde à faire exploser leur liste pour négocier trois cacahuètes auprès de Monsieur Sempastous. Contre la volonté majoritaire de sa liste, en dépit du fait que la liste du BEC était dans l'incapacité de se présenter au second tour, le député a erronément pensé que la victoire lui serait acquise s'il concédait quelques places à Julien Robbé et les amis qui lui restaient. Comme nous l'avons dit au moment : dans une élection, un plus deux n'égalent pas trois ! L'échec de la manœuvre était écrit. Mais se sont ainsi retrouvés sur une liste commune, siégeant dans l'opposition, un amalgame auquel personne ne comprend exactement où ils sont, ce qu'ils font et encore moins ce qu'ils disent (quand ils parlent, c'est à dire peu...)

Enfin, souvenons-nous que Julien Robbé s'était présenté aux Bagnérais comme "la seule liste de gauche", ce que nous avons dénoncé depuis le départ, puis comme parangon de l'écologie, tout ça pour se fondre dans une liste construite par le député LREM et pour négocier un poste de vice-président sur la CCHB aux affaires sociales et non à l'environnement, étrangement (ce qui lui permet au vu des indemnités liées à la fonction, de rajouter quelques noisettes de beurre dans ses épinards). Ce manque de conviction politique ne pouvait aboutir qu'à ce désastre pour la démocratie locale. 


samedi 5 décembre 2020

L'avenir du Grand Tourmalet 360 sécurisé ?

 


Le projet GT360

Le projet de "passer d'un domaine de 220ha de pistes balisées et sécurisées à 360ha" pour un coût annoncé de 50M€, a été validé et soutenu par Jean Bernard Sempastous en 2014, alors maire de Bagnères et président du SIVU du Tourmalet. Doit-on rajouter, sans concertation aucune ?

Ce projet a été décidé par le SIVU à l’unanimité (7 voix). En effet, la CCHB a délégué la compétence de la gestion du domaine skiable au SIVU ce qui lui retire de fait, tout pouvoir de décision sur le projet. Il en est de même pour la ville de Bagnères. Donc, de façon tout à fait légale, le SIVU décide seul d’un projet d’aménagement du domaine skiable (et uniquement cela car l’aménagement de la station ne relève pas de sa compétence), sans avoir à se référer ni au conseil communautaire de la CCHB, ni aux conseils municipaux des différentes communes constituant le SIVU. Seule la commission tourisme de la CCHB a été informée du projet, sans débat, sans information sur le financement.

Côté La Mongie, les premières tranches ont été en partie réalisées :

  • enneigeurs
  • élargissement du col du Tourmalet pour faciliter la liaison avec Barège
  • piste Panoramique à Coume Lounque
  • téléporté des Sapins et aménagement de la piste des Sapins  

Mais d'autres projets n'ont pas vu le jour : 

  • les travaux de terrassement entre les deux pistes bleues Dahus et Renard
  • la suppression du télésiège La Chapelle
Ce que l'on est loin de regretter car le comblement des talwegs entre les 2 pistes était tout sauf une bonne idée. Quant à vouloir diriger tous les skieurs vers le télésiège des sapins pour rejoindre le fond de la station, c'était méconnaître la difficulté de cette piste par neige verglacée, ce qui est souvent le cas sur la partie nord de la station.

Où en sommes-nous en 2020 ?

Les travaux ont été brutalement stoppés quand les banques n'ont plus suivi. Si la station du Tourmalet n'a pas été citée comme en difficulté financière dans le rapport de février 2015 de la Cour des comptes (contrairement à d'autres stations pyrénéennes), l'institution a cependant mis en exergue plusieurs points et pas des moindres : 

  • Le ski est un secteur d’activité qui connaît une crise latente dans les Pyrénées, contrairement à la situation observée dans les Alpes du Nord. L’impact du changement climatique y est particulièrement sensible.
  • La fréquentation connaît une érosion dans les Pyrénées : les hausses de CA observées sont davantage liées à la progression du prix moyen du forfait des remontées mécaniques qu’à une augmentation de la fréquentation.
  • Les stations ont été confrontées récemment à plusieurs saisons très difficiles caractérisées par de mauvaises conditions d’exploitation. Davantage que l’élévation des températures, c’est le caractère aléatoire de l’enneigement – alternance entre des saisons à fortes et à faibles précipitations – que les professionnels mettent en avant comme étant la principale difficulté pour l’exploitation.
  • L’instabilité climatique constitue une menace sérieuse qu’il convient pour les stations d’anticiper au mieux.
  • La concentration de la fréquentation sur quelques semaines correspondant aux vacances scolaires a tendance à majorer très nettement les pertes induites par une « mauvaise » répartition de l’enneigement tout au long de l’hiver, les précipitations survenant après le mois de mars n’ayant que peu d’attrait pour les skieurs.
  • Pour pallier le caractère aléatoire de l’enneigement, la plupart des stations a investi dans l’enneigement artificiel. Toutefois, même s’il peut permettre d’assurer une meilleure régularité, ce procédé ne peut garantir des conditions d’enneigement optimales lorsque les températures moyennes sont trop élevées, en particulier en début de saison (par exemple, à l’occasion du pont de l’Inmaculada en Espagne qui draine une importante clientèle de skieurs).
Pour faire court, outre le fait que le ski devient un sport de plus en plus cher, les saisons se raccourcissent. Les enneigeurs ne peuvent fonctionner que lorsque les températures sont négatives donc ne représentent pas la solution miracle. Et le dérèglement climatique peut entraîner soit des chutes tardives soit des chutes trop importantes qui ferment la station.

Aussi, que ce ne soit pas seulement à «la communauté de communes de supporter les aléas de gestion de la station de ski » comme le regrettait la cour des comptes, l'entrée de la Région Occitanie dans la gestion des domaines skiables ne peut être qu'une bonne nouvelle pour la CCHB et Bagnères. Même si on parle là, toujours d'argent public !

La nouvelle structure créée (SEML du Tourmalet) [SELM du Tourmalet] se propose d'engager de nouveaux emprunts d'un montant de 32 M€ sur les 10 prochaines années. Des questions restent en suspend et notamment si l'investissement va se concentrer uniquement sur le domaine skiable ou bien s'il va se tourner également vers une nécessaire diversification des activités touristiques ? 

La station de ski est, et reste une industrie touristique vitale pour la vallée, ne le nions pas. Ce sont des emplois, des touristes, des rentrées financières non négligeables. Encore faut-il dès aujourd'hui envisager une diversification des activités touristiques proposées, afin de palier aux aléas climatiques qui peuvent mettre en grosse difficulté financière les collectivités locales.

Cependant, le skieur pyrénéen ne pourra que regretter ses pistes bosselées qui nécessitaient une technique maîtrisée de ce sport, et risque de s'ennuyer encore longtemps en descendant ces boulevards lisses et sans grand intérêt que nous proposent la modernité et le désir des nouveaux "clients" de vouloir savoir skier avant même d'avoir appris.......

        


La Mongie-Barège : Les imbrications financières des différentes communes

 



Avant 2010, année de l'intégration de Campan dans la CCHB : 

Le SIVU (syndicat à vocation unique) du Tourmalet était composé de 4 communes dont les engagements étaient répartis comme suit : 

  • Campan à 43,5%
  • Bagnères à 20%
  • Barèges à 33,5%
  • Sers à 3%
Le SIVU a la gestion du domaine skiable de La Mongie Tourmalet, gestion qu'il délègue à la RICT ( régie intercommunale du Tourmalet).
Rappelons que Bagnères, Barèges et Sers ont la gestion administrative de leur territoire mongevin. Que les terrains qui sont utilisés comme pistes de ski appartiennent à Campan et Cieutat.

La RICT verse 
  • pour la mise à disposition des terrains communaux :
    • à Campan 106 000€/an
    • à Cieutat 30 000€ /an
  • pour la taxe sur les remontées mécaniques :
    • à Bagnères : 3% de 65% du chiffre d'affaire
    • à Barèges : 3% de 5% du CA
    • au Conseil Général : 3% du CA sur l'ensemble du domaine

Après 2010, année de l'intégration de Campan dans la CCHB : 

Les participations au SIVU (syndicat à vocation unique) du Tourmalet sont modifiées comme suit :

  • CCHB : 63,5%
  • Barèges : 33,5%
  • Sers : 3%
Les versements de la RICT sont également modifiés comme suit :
  • Pas de changement pour Cieutat, Bagnères, Barèges et le Conseil Général
  • Pour Campan, afin de maintenir la somme de 106 000€ rétribuant la mise à disposition des terrains, la RICT verse 2% du chiffre d'affaire (soit environ 150 000€/an), et Campan reverse une partie de cette somme à la CCHB au titre des charges de compensation (soit environ 54 000€)

En 2014, financement du projet Grand Tourmalet 360 :

Pour rappel, le SIVU s'engage sur la somme de 50 millions € et c'est lui qui prend en charge les emprunts. Quel est le rôle des autres acteurs ?
  • La CCHB a versé une caution de 50 000€ au SIVU et est caution des emprunts
  • Le Conseil Général est caution des emprunts
  • la RICT verse au SIVU le montant des annuités de remboursement de la charge des emprunts contractés par le SIVU
  • La RICT réalise chaque année un emprunt d'un million € destiné à s'autofinancer (sorte de crédit révolving, d'avance sur trésorerie)

En 2020 : 



RICT : régie intercommunale du Tourmalet
SIVU : syndicat à vocation unique
SAS :société par actions simplifiée
SEM: société d'économie mixte

Les participations à la SEML du Tourmalet sont modifiées comme suit :

  • Compagnie des Pyrénées : 19%
  • CCHB : 51,4%
  • Barèges : 27,1%
  • Sers : 2,4%

vendredi 6 novembre 2020

Le SCOT : copinage ?

 



    Dans le rapport de présentation livret 1, page 117, dans le chapitre concernant les écoles, on peut lire : « La CC compte de nombreux établissements bien répartis dans la vallée, moins bien dans les Baronnies et les Angles. Banios vient juste d’accueillir une école maternelle de pédagogie Steiner, mais la difficulté d’accès limite la fréquentation. Cet établissement cherche à s’implanter sur Bagnères. ».* 

    Outre le fait que ce qui est écrit n'est plus vrai en terme de localisation (cette école est passée depuis à Gerde, puis à Bagnères et maintenant à Marsas pour une partie des élèves), ce que le rapport oublie de préciser, c'est que cette structure n'est pas reconnue par l'Etat car hors contrat. Mais on peut surtout légitimement questionner la grande mansuétude des rédacteurs du SCOT envers cet établissement qui n'est autre qu'une structure commerciale, certes à but "éducatif", mais que l'on peut considérer comme un lieu privé comme un autre.

    Serait-il légitime de poser la question suivante : le fait que le conjoint de l'actuelle directrice des boutons d'or soit conseiller municipal à Marsas a-t-il guidé le stylo du Maire de Marsas, vice-président de la CCHB en charge du SCOT ?

*http://www.haute-bigorre.fr/system/files/editeur/12._rapport_de_presentation_livret_1_diagnostic_socio_economique_varret_2019_12.pdf


mercredi 28 octobre 2020

L'école Steiner à Marsas ?

 




Selon des sources proches, nous avons appris que la commune de Marsas, par la voix de son Maire, Philippe Viau, se propose d’accueillir des élèves de l’école Steiner dite « Les boutons d’or ».

La raison invoquée est le manque de place dans l’actuelle école sise avenue du Maquis de Payolle à Bagnères. On pourrait aussi évoquer, à la lumière des rapports d’inspection de l’Education Nationale  « la vétusté, l’insalubrité et le manque d’hygiène des locaux ».

Le Maire de Marsas a toujours eu un rapport ambigu avec l’école publique.

·   Lorsque le maire d’alors, Monsieur Sempastous, avait demandé à Monsieur Viau de bien vouloir participer aux frais de scolarité des enfants résidant dans sa commune et scolarisés dans les écoles de Bagnères, (comme le prévoit la Loi *), il s’est vu opposer un refus net au prétexte que le Maire de Marsas se verrait dans l’obligation « d’augmenter ses contributions directes » et « que (ses) contribuables déjà exsangues ne l’accepteront pas ». Quand on connaît le niveau des impôts sur Marsas (3,26% sur le foncier contre 21,5% sur Bagnères), que ne dirait-on pas des contribuables bagnérais ! La somme demandée alors par Bagnères était de 3600€ pour 8 enfants.

·     Dans le même courrier, et assumé et répété lors de la dernière réunion des conseillers municipaux de toute la CCHB, M Viau a proposé la création d’une « école de bassin » car « nous sommes tous à moins de 15 minutes des écoles de Bagnères », ce qui engendrerait la fermeture de toutes les écoles des villages (Gerde, Beaudéan, Asté, Lesponne, Campan, Saint Marie de Campan, Trébons, Pouzac, Ordizan, Germs, Cieutat, Montgaillard, Hiis, Orignac, Mérilheu) soit pas moins de 1000 élèves regroupés dans un seul site ! On ne peut pas dire que cette proposition ait déclenché un grand enthousiasme chez les élus, on s’en doute !! 


     Dans un courrier en date du 18 octobre 2020 adressé à tous ses administrés, M Viau informe ses concitoyens de son choix d’accueillir des élèves de l’école des Boutons d’or dans la salle des fêtes de Marsas.  Cependant, en tant qu’élu d’une République laïque, il aurait peut-être pu se dispenser de la présenter comme « une offre pédagogique différente et sûrement complémentaire ( ?!?) pour les familles qui se sentent en phase avec cette approche ou pour les enfants en délicatesse avec les méthodes pédagogiques de l’enseignement laïque et républicain ». A moins de 48 heures de l’assassinat d’un professeur, alors que nombre de maires ont rendu un hommage officiel à cet enseignant, le Maire de Marsas ne trouve rien de mieux que de continuer l’entreprise de sape de l’école de la République et faire l’apologie d’une école hors contrat scrutée attentivement par l’Education Nationale.

Car des questions restent posées :

·   Pourquoi cette école continue-t-elle à inscrire des enfants alors même que ses locaux ne lui permettent pas de les accueillir dans des conditions satisfaisantes ?


·       L’Inspection Académique et le Rectorat sont-ils au courant de cette modification de la structure de cette école : une partie des classes à Bagnères et l’autre à Marsas ?


· Que connaît M Viau du fonctionnement de cette école quand il affirme « Une école associative privée dont la méthode pédagogique est axée sur l'éveil des sens et de la créativité, l'apprentissage manuel, artistique et intellectuel, en complément de l'enseignement traditionnel, académique. » ? Les enseignements dispensés permettent-ils aux enfants d'acquérir le socle commun de connaissances, de compétences et de culture exigé par l'Education Nationale ? 


·      Faut-il absolument, pour répondre aux ambitions du président du SCOT qui rêve de voir croître la population sur la CCHB, tout accepter ? Car cette fumeuse « offre scolaire » n’est rien d’autre qu’un produit d’appel destiné à attirer de nouvelles familles sur le territoire. Encore faut-il que les parents de ces enfants puissent trouver une activité professionnelle sur le territoire ce qui n’est pas assuré…


·    Cette notion anti-républicaine « d’offre scolaire », a été reprise par Julien Robbé de Bagnères écologie Citoyenne lors de la campagne des municipales. Cette grande bienveillance dont il a fait preuve alors envers cette école, serait-elle liée aux raisons de son arrivée sur Bagnères ?


·    Qui va payer le chauffage de la salle des fêtes de Marsas ? Les contribuables du village ou les parents des élèves ? Parce que refuser de participer au coût de la scolarité publique des enfants de Marsas pour accepter gratuitement de loger des enfants d’une école hors contrat, cela donne un aperçu de l’engagement politique de M Viau !

 

Jamais à l’abri d’une contradiction, après avoir été UDI, puis socialiste puis LREM, après avoir chanté « nos chansons des Baronnies » avec le Président Macron, Philippe Viau va à l’encontre de son nouvel « ami » qui lui, semble bien décidé à faire le ménage dans les écoles hors contrat. Sûr que M Macron sera ravi d’apprendre que, sur le territoire de la Bigorre, qu’il chouchoute au point d’y envoyer comme préfet son attaché de cabinet, les représentant LREM conchient l’école publique pour cirer les pompes des écoles Steiner. Et le député, le Président de la CCHB, auparavant Radical de Gauche et donc empreint des valeurs laïques, partagent-ils cette vision de l’école laïque et républicaine ?

 

* La scolarisation d'un enfant hors de sa commune de résidence est soumise à un mécanisme de répartition des frais de scolarisation entre commune d'accueil et commune de résidence défini aux articles L. 212-8 et R. 212-21 à 23 du code de l'éducation. … Lorsque la commune de résidence ne dispose pas de capacité d'accueil suffisante, la contribution aux frais de scolarisation dans une autre commune revêt un caractère obligatoire.


vendredi 9 octobre 2020

Bagnères, le retour du train ?

 

« Gouverner, c'est prévoir ; et ne rien prévoir, c'est courir à sa perte » 

(Emile de Girardin)

Avoir une vision d’avenir, voilà ce que nous attendons des élus. Et s’il y a bien un dossier qui illustre cela, c’est bien celui de la voie ferrée reliant Bagnères à Tarbes.

Bagnères a été, en 1862, la 1ère des villes d’eau du sud-ouest à être accessible par voie ferrée. Le transport de voyageurs cessa en1970 et la ligne ne sera utilisée que par les usines Soulé avant de s’éteindre progressivement. Pour autant, les Bagnérais n’ont pas oublié !

En 2006, les élus de la CCHB décident d’investir 1,2 millions d’euros dans la construction d’un bâtiment de près de 2 000m2 pour CFD (Compagnie des Chemins de Fer Départementaux) installé sur le site Soulé.  En 2008, CAF (groupe ferroviaire espagnol) rachète CFD et pérennise l’activité industrielle du site. (1)

De par sa présence auprès des salariés de CFD, la CGT est toujours intervenue depuis les années 2000, sur la nécessité de réhabiliter la voie ferrée, et a dénoncé l’aberration d’une usine ferroviaire non reliée au rail ce qui nuit grandement au développement de ce site industriel.

Le Maire de Bagnères, Rolland Castells, a toujours œuvré pour la préservation de l’emprise de la voie et ne pas hypothéquer ainsi une réouverture potentielle. En 2010, il est soutenu par Josette Durrieu, Présidente du Conseil Général, qui confirme l’intérêt qu’elle porte à cette réouverture, tant pour des raisons environnementales qu’économiques.(2) Cette réouverture est ainsi inscrite dans la Convention Territoriale du Pays de Tarbes et de la Haute Bigorre, document cosigné par l’Etat, le Conseil Régional, le Conseil Général et la CCHB qui prend en compte les différentes utilisations possibles : fret, transport de passagers, tourisme… (3)

A cette même date, l’opposition municipale par la voix de Michel Martin, élu de Bagnères Solidaire, portait le projet de remplacer la voie ferrée par une voie verte réservée aux cyclistes, position partiellement abandonnée lors des élections de 2014.

La remise en état de la voie ferrée Tarbes -Bagnères devient un enjeu économique majeur pour Bagnères et la Haute Bigorre : enjeu à la fois économique pour consolider le tissu industriel, mais aussi touristique pour assurer une liaison avec Tarbes, et environnemental pour réduire le trafic des voitures sur le CD8 entre les 2 villes. C’est cette position que les élus du Front de Gauche ont toujours défendue.

Compétence régionale, l’avenir du transport ferroviaire a attiré une foule de Bagnérais lors d’une réunion publique des Etats généraux du rail qui a eu lieu le 31 mai 2016 à Bagnères, car l’espoir de voir la ligne rouvrir est loin d’être enterrée.(4) (5) Le 2 décembre a également eu lieu une réunion publique sur "les chantiers pour l'avenir des transports en Occitanie" à Tarbes où la question a été une nouvelle fois soulevée. Mais que de temps perdu avant que soit véritablement étudié le retour du train sur cette ligne ! Plus de10 ans de tergiversations des uns et des autres : coût trop élevé pour les uns, mise en place d’un outil non rentable pour d’autres, évaluation du coût passant de 50 à 75 millions d'euros... (6)

Aurait-il fallu que cette ligne Morcenx-Bagnères passe par Marsas avec un terminus à Beaudéan pour que les édiles de ces deux villages (respectivement président du SCOT et président de la CCHB depuis 2013) daignent prendre le dossier en main et entendent les demandes conjointes des habitants de la CCHB, de la CGT-CFD, des responsables industriels, des élus du Front de Gauche, de la Confédération Paysanne qui a porté ce dossier au CESER, et des maires de Bagnères (Castells et Cazabat principalement) ?

Réactivé en 2019 par le Conseil Municipal de Bagnères qui a vote une motion à la quasi-unanimité (-2 voix de Bagnères solidaire refusant d’y associer le transport des voyageurs), (7) la demande a été portée et votée par la CCHB qui a décidé de lancer une étude de faisabilité pour le fret mais aussi pour la partie voyageurs (80 000€). Etude décidée en octobre 2019 et appel d’offre clôturé le 7 septembre 2020 (on ne peut pas dire qu’il y ait précipitation ….)

Cependant, malgré le coût démesuré investi dans le document du SCOT, autant ses auteurs (dont son Président, le maire de Marsas), dans la partie « liaisons et transports collectifs » parlent de la gare de Tarbes, de l’aéroport de Lourdes-Ossun et de l’autoroute, autant il n’est nullement fait allusion à la voie ferrée Tarbes-Bagnères. Soit les concepteurs ne connaissaient pas son existence, soit ils n’en avaient cure, mais pour un document qui se déclare engager l’avenir des 15 prochaines années, cela laisse rêveur…. Apparemment, ils n’avaient pas anticipé la crise du transport aérien et donc la relance du transport ferroviaire !

« Ne pas prévoir » se traduit de façon très concrète par le transport de 43 rames de banlieue MI2N de la ligne A du RER francilien par la route : transport de nuit par 2 semi-remorques, passage de 7 ronds-points, passage sous les ponts délicat, soit plus de 2 heures pour sortir de Tarbes !!! Bonjour le coût financier et environnemental !!! 

Le coup de théâtre est venu de l’Etat qui, par la voix du Ministre des transports, vient d’annoncer une enveloppe de 8 millions d’euros dédiée à la réouverture de la ligne dont la rénovation serait estimée à 20 millions d'euros. Il est nécessaire que le chantier soit lancé impérativement dans les plus brefs délais car il s’agit bien de l’avenir économique de la Haute Bigorre qui est en jeu.

Souhaitons que les choix désastreux d’abandon du train ces dernières années soient derrière nous et qu’une prise de conscience des responsables politiques les amènent à faire une marche arrière bienvenue.

Cette réouverture sera un joli pied de nez à tous ceux qui ricanaient face à nos demandes incessantes de réouverture de la ligne. 


(1) https://www.ladepeche.fr/article/2007/03/12/387359-bagneres-de-bigorre-un-nouveau-batiment-pour-cfd.html

(2) https://www.ladepeche.fr/article/2010/10/21/931808-bagneres-vers-une-reouverture-de-la-ligne.html

(3) http://www.bagneres-infos.com/IMG/pdf/communique_voie_ferree.pdf
 
(4) https://www.ladepeche.fr/article/2016/06/04/2358608-etats-generaux-rail-ont-fait-halte-cite-thermale.html

(5) https://www.ladepeche.fr/article/2016/06/08/2361122-la-ligne-tarbes-bagneres-au-coeur-des-debats.html

(6) Vu le profil de la ligne (ligne droite),sa courte distance (18km),  pas de viaducs et encore moins de tunnels, ce qui, en termes de rénovations d'ouvrages d'art, entraîne un coût réduit par rapport à d'autres lignes.

(7) http://frontdegbagneres.canalblog.com/archives/2020/10/09/38580631.html

lundi 28 septembre 2020

Bilan de 3 mois de mandat des élus municipaux et communautaires

 



Nous n’aborderons pas le bilan de la majorité, il suffit de lire la presse et les comptes rendus des conseils municipaux et communautaires.

Par contre, au vu de la place qu’ont occupé dans les médias et sur les réseaux sociaux, les listes d’opposition, nous allons faire un petit point de leur action vu qu’on ne les voit ni ne les lit plus nulle part.

 

Dans une « charte éthique » signée par la liste fusionnée BEC et LREM, les candidats s’engageaient à communiquer auprès des Bagnérais leur action, et donc leurs prises de position lors des Conseils et de ce fait, expliciter leurs votes. Enfin, c’est ce que naïvement nous avions cru comprendre. Enfin, c’est ce qu’ont fait régulièrement les 3 groupes d’opposition de la précédente mandature. Et ce que fait régulièrement « Tarbes citoyenne » après chaque conseil municipal. Or, à ce jour, rien, silence total, aucun compte-rendu aux Bagnérais n’est diffusé ni dans la presse locale, ni sur internet.

 

Aussi nous sommes allés consulter les CR des deux assemblées. Nous ne reviendrons pas sur les petits arrangements entre amis qui ont permis à la République en Marche de monopoliser la majorité des postes de vice-présidents à la CCHB, la presse les a suffisamment mis en lumière. (pour rappel, LREM est représentée à la CCHB par M Brune, Mme Abadie, M Viau, M Roux, M Robbé, et Ms Dethou et Menvielle qui sont trop proches de leur président pour ne pas en partager les points de vue).

Par contre, en regardant attentivement les votes de nos élus d’opposition et plus particulièrement les votes de la liste Roux, on observe que :

·        Il n’existe aucune unité de vote entre les 6 élus ce qui pourrait faire croire que liberté de vote est donnée à chacun, mais aussi, plus prosaïquement, qu’aucun travail en amont des conseils n’est fait

·      De façon surprenante, Mme Nicolas ne donne pas son pouvoir de vote à son colistier du BEC mais à M Roux lors de son absence à un CM

·      M Robbé s’est abstenu sur la totalité des votes des délibérations au Conseil Municipal alors qu’il s’est prononcé en faveur de toutes les délibérations lors du Conseil Communautaire

·   Plus étrange, alors qu’il s’abstient sur les indemnités des élus municipaux, il vote pour la délibération octroyant des indemnités aux vice-présidents de la CCHB (dont lui…). Ce qui lui permet de s’octroyer généreusement une indemnité de 13% de l’indice terminal brut de la Fonction Publique en tant que vice-président. Ce qui correspond à l’indice majoré 830* que l’on multiplie par la valeur du point d’indice de la FP (4,6860€) auxquels on prend 13% :

830 x 4,6860 x 13% = 505,62€brut / mois.

Nous nous attendons à voir M Robbé dans les futures manifestations des fonctionnaires réclamant le dégel du point d’indice ! Il y sera le bienvenu !

·      De même, M Robbé s’abstient de voter pour donner au Maire délégation de la gestion de la dette sur Bagnères, alors qu’il vote pour donner délégation à M Brune sur la dette sur la CCHB.

 

Comme nous le craignions, il semble que nos élus de l’opposition bagnéraise se soient mis au service de la CCHB et de son président. Rappelons toutefois que Bagnères contribue à hauteur de 70% au financement de la Communauté de Communes alors qu’elle ne représente que 42% de sa population. Le choix assumé de soutenir l’actuel Président de la CCHB (choix bien payé en retour puisque 3 élus de l’opposition récupèrent des vice-présidences) est clairement destiné à mettre la municipalité de Bagnères en minorité dans sa volonté de réintroduire de la justice et de l’égalité dans le fonctionnement de ce machin qu’est devenue la Communauté de Communes (qui n’en a plus que le nom du reste, car de commun, il n’y en a plus guère).

 

Afin de faire vivre la démocratie au plus près des citoyens, il devient nécessaire que les élus de l’opposition s’expriment au plus vite et donnent à la population des explications claires sur leurs prises de position.

 

 *Pour information, l’indice majoré 830 correspond à l’indice de fin de carrière d’un professeur. Le nombre de professeurs pouvant prétendre à cette promotion terminale est plafonné à 10% du corps des professeurs, donc réservé à une minorité.


Un séisme important dans les années à venir

Sous le titre « La Bigorre touchée par un séisme important dans les années à venir », la Nouvelle République du 5 novembre relaie les propos...